Alors que la désertification médicale avance inexorablement dans de nombreux territoires, les pharmacies qui y sont implantées demeurent, pour leurs habitants, l'un des derniers points d'ancrage du premier recours sanitaire. Cette situation de précarisation de l'offre de soins, dont pâtissent mécaniquement ces officines qui voient leur situation économique se dégrader, a fait l'objet, à maintes reprises, d'appels à réagir par les représentants de la profession. Publiés au Journal officiel du 7 juillet 2024, un décret et un arrêté ministériels donnaient enfin une définition précise de ces territoires fragiles avec pour objectif de maintenir un accès équitable des patients aux soins et aux produits de santé dispensés en officine, quel que soit leur lieu de résidence. Une avancée qui, pour la FSPF, n'en est en fait pas une. Le syndicat estime en effet que les critères choisis par le gouvernement ne permettent pas d'aboutir à un plan de sauvegarde effectif des pharmacies menacées. Loin de là.
Place à l'action
Après avoir expliqué, lors de son Live hebdomadaire, que la FSPF n'avait eu de cesse d'affirmer son désaccord avec le ministère de la Santé quant à la méthodologie choisie, Philippe Besset a annoncé être prêt à passer à une phase plus offensive. Rappelant que « d'après nos calculs et les critères de l’avenant économique que nous avons signé cet été avec l'Assurance maladie, nous devrions pouvoir venir en aide à environ un millier de pharmacies situées en zones fragiles », le président du syndicat affirme que « la méthode de travail fixant pour les ARS la maille "Territoires de vie-santé (TVS)" aboutit à n'identifier au final qu'une centaine d'officines ». De là à se demander si « le ministère veut fermer 900 pharmacies dans les territoires ruraux »... C'est la question posée par Philippe Besset qui annonce que la Fédération va continuer à « s'opposer à cette méthode de travail » en multipliant les actions : « Nous allons écrire à toutes les ARS pour leur expliquer notre position et je vais saisir, à la fois le ministère de la Santé et les maires de toutes les communes concernées, pour leur dire que, du point de vue de la grille de lecture ministérielle, leur pharmacie risque de fermer car elle n’est pas qualifiée de fragile. S'il faut manifester avec les édiles, nous le ferons. »