Réunie le 24 juin, la CCSS a officialisé un déficit des comptes de la Sécurité sociale qui avoisine les 40 milliards d'euros pour 2021, essentiellement porté par les dépenses liées à la lutte contre la Covid-19. Quant au marché du médicament, les rapporteurs ont estimé qu'il était en croissance, ce qui n'a pas manqué de faire réagir Philippe Besset, le président de la FSPF. Lors de son point d'actualité hebdomadaire, il a fustigé une situation « encore plus caricaturale » que les autres années : « Le métier de pharmacien a changé et la Direction de la Sécurité sociale continue de ne compter que le marché du médicament. Les rapporteurs de la commission des comptes [...] intègrent dans ce qu’ils appellent "le marché du médicament" les tests antigéniques que nous avons réalisés en officine. En gros, ils globalisent l’activité des pharmaciens d’officine et celle des industriels du médicament, alors que cela n’a absolument rien à voir. » Philippe Besset a ainsi pu rappeler devant la CCSS que « sur les cinq premiers mois de 2021, si on constate bien une augmentation des dépenses de médicaments de 600 millions d’euros de plus que durant les cinq premiers mois de 2020, dans le même temps, la rémunération des pharmaciens a, elle, baissé de 140 millions d’euros ».
Un début d'année contrasté
Comme l'explique le président de la FSPF, le chiffre d'affaires industriel (CA) ne peut donc absolument plus être rapporté à celui de l'officine : « Le rebond d’activité dont parlent certains ne concerne que le CA puisqu’il y a des médicaments chers qui sortent de la réserve hospitalière. La rémunération est quant à elle fortement en baisse. » Globalement, sur les cinq premiers mois de l'année, l'économie de l'officine est contrastée. Si on prend en compte la baisse des remises génériques et celle de la rémunération qui représentent 160 millions d’euros sur la période, la distribution des masques, les vaccins et surtout les tests antigéniques ont quant à eux généré plus de 200 millions d’euros. « Si on globalise, on est certes dans le positif, mais seuls ceux qui se sont investis dans les tests antigéniques s’en sortent alors que les autres sont très fragilisés », prévient Philippe Besset.