Trente millions d'euros : c'est la somme que devraient recevoir les grossistes-répartiteurs sur quatre mois, grâce à la modification de leur marge selon les modalités détaillées dans un arrêté publié le 14 septembre. Selon ces nouvelles dispositions applicables à partir du 30 septembre 2020, le taux de marge passe de 6,68 % à 7,53 %, avec un plafond évoluant de 30,06 euros à 43 euros. La rémunération plancher demeure fixée à 0,30 euro. L'arrêté créé également deux tranches de rémunération : la marge ne s'applique que sur la partie du prix fabricant hors taxe (PFHT) comprises entre 0 et 571,05 euros. Au-delà, la marge est nulle. Le texte prévoit une évolution de ces dispositions l'année prochaine, avec un aménagement différent, applicable quant à lui à partir du 1er février 2021 : maintien de deux tranches (en dessous ou au-dessus de 468,97 euros en PFHT) avec une marge à 6,93 %, un minimum fixé à 0,30 euro et un plafond à 32,50 euros. La marge est ramenée à zéro pour la deuxième tranche, c'est-à-dire pour la partie du PFHT au-delà de 468,97 euros.
Les prix de vente et de remboursement vont donc augmenter, mais cela restera neutre pour la marge des officines.
Une mesure insuffisante ?
Cette aide d'urgence vient répondre aux inquiétudes du secteur de la répartition, qui alerte depuis plusieurs années sur sa situation économique problématique. En effet, il a connu des pertes importantes évaluées par la Chambre syndicale de la répartition pharmaceutique (CSRP) à 23 millions d'euros en 2017, 46 millions d'euros en 2018 et 65 millions d'euros en 2019. Mais la réponse est-elle à la hauteur des attentes ? Selon la CSRP, pas vraiment : « Si cette mesure témoigne de l’écoute du gouvernement vis-à-vis de la profession, elle ne suffira pas à rétablir son équilibre économique. » C’est pourquoi la Chambre syndicale « demande au gouvernement la poursuite des travaux en cours concernant le modèle économique de la répartition ».