Si le ciel reste sombre au-dessus du réseau officinal, les prises de position claires de la Direction générale des entreprises (DGE) auront au moins permis d'écarter certains nuages parmi les plus menaçants. Reçue à sa demande le 24 avril dernier au ministère de l'Économie, la FSPF avait à cœur de relayer les craintes de la profession concernant les risques de remise en cause des piliers de la profession et de s'assurer de la position de Bercy sur ce point. Rappelant qu'elle venait de rédiger l’ordonnance sur les sociétés d'exercice libéral (SEL) dont le décret d’application est actuellement devant le Conseil d’État, la DGE a précisé que cette loi allait permettre de mieux contrôler les pactes d’associés qui seront désormais obligatoirement déclarés. Satisfait, le président de la FSPF a toutefois signifié vouloir « aller un cran plus loin pour lutter contre la financiarisation » en faisant en sorte que soit apposé sur tous les contrats ayant trait à l’indépendance de la pharmacie « un visa conforme de l'Ordre pour être déclarés valides ».
En phase avec la profession
Concernant les territoires fragiles pour lesquels un décret est toujours en attente, la DGE a assuré vouloir « que les pharmacies restent dans les territoires, considérant que les officines sont souvent le cœur des villages et que si cet acteur venait à faire défaut, cela entraînerait des difficultés pour l’implantation d’autres structures économiques, qu’il s'agisse de santé, de commerce, d’artisanat ou de petite industrie », relate Philippe Besset. Tout comme sur la structure du capital qu'il souhaite préserver d'acteurs financiers non-pharmaciens, le ministère de l'Économie a donc également été parfaitement limpide sur sa volonté de ne pas déstabiliser le maillage officinal. Toutefois, un sujet suscite son interrogation : la vente en ligne et la livraison des médicaments hors prescription. La DGE s'étonne en effet que les leaders de ce secteur en France soient étrangers et que les officines françaises ne cherchent pas à creuser ce sillon. Rappelant que « l’idée du ministère de la Santé est plutôt de limiter l’automédication que de la développer, le président de la FSPF a souligné à ses interlocuteurs qu’il fallait prendre en compte cette dimension qui demande une législation assez stricte. » Sur ce point également, Bercy s'est montré ouvert et conciliant, promettant d'être à l'écoute de la profession afin de faire éventuellement évoluer les dispositions en la matière.