Formulaire de recherche

Beyfortus : tout ça pour ça

L'anticorps monoclonal anti-VRS ne peut plus être commandé par les officinaux. Alors que ses modalités d'obtention et de facturation étaient déjà dénoncées comme complexes, la profession est exaspérée.

© adobestock_drawkman

Véritable révolution dans la prise en charge des infections par le virus respiratoire syncitial (VRS), le Beyfortus s'annonçait comme un bienfait pour les familles comme pour l'équilibre hospitalier hivernal. Il semblerait qu'il agisse ces dernières semaines comme un poison dans les relations entre pharmaciens d'officine et ministère de la Santé. Onze jours seulement après l'ouverture du portail de commande, les stocks de la version dosée à 100 mg sont épuisés à en croire le laboratoire, alors que celle à 50 mg est, depuis le 25 septembre, réservée aux services de maternité. Selon les informations figurant sur le site Sanofi mis en ligne spécialement pour l'opération, seules « les commandes passées jusqu'au 25 septembre inclus seront honorées » : une déception amère pour les équipes ayant cherché vainement à se connecter au site et disposant d'ordonnances qu'elles ne pourront pas exécuter.

Novembre en ligne de mire

« Nous avons les parents en face à face et nous allons devoir expliquer à des milliers d'entre eux la situation », se désole Philippe Besset, s'exprimant sur le sujet à l'occasion de son Live hebdomadaire du 29 septembre« Si l'on disposait de si peu de doses, il ne fallait pas utiliser le circuit de ville ! » assène-t-il, précisant qu'il avait exprimé ses inquiétudes sur ce mode de distribution expérimental dès le mois d'août dernier. Alors que la FSPF « déplore le manque d’anticipation des pouvoirs publics qui expose les pharmaciens à une nouvelle rupture d'un produit de santé innovant constituant un progrès [...] en termes de santé publique », le DGS-Urgent paru ce vendredi 29 au matin évoque une deuxième livraison de doses de Beyfortus 100 mg prévue début novembre. Une promesse à laquelle les officinaux semblent avoir du mal à croire.

Par Alexandra Chopard

29 Septembre 2023

© Le Pharmacien de France - 2024 - Tous droits réservés