Mis en tension par l’épidémie, « notre système de santé doit s’adapter pour prévenir les difficultés d’accès à l’interruption volontaire de grossesse (IVG) », explique le gouvernement dans un communiqué de presse daté du 3 avril. Pour cela, deux actions complémentaires sont envisagées par Olivier Véran, ministre de la Santé, et Marlène Schiappa, secrétaire d'État chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes.
Téléconsultations et remise à la patiente
La première est une évolution du processus d’accès à l’IVG médicamenteuse. « L’ensemble des consultations nécessaires aux IVG médicamenteuses pourront être réalisées sous forme de téléconsultations, si la femme le souhaite et le praticien l’estime possible. » Une première téléconsultation sera organisée pour que la patiente bénéficie des informations nécessaires et obtienne l'ordonnance prescrivant les médicaments. En effet, « la femme pourra aller [les] chercher en officine, en lien avec le médecin ou la sage-femme ». Dans un deuxième temps, une nouvelle consultation aura lieu pour la prise du second médicament stoppant la grossesse (antiprogestérone), celui-ci (prostaglandine) devant être pris 36 à 48 heures après le premier. Une troisième téléconsultation dite « de contrôle » sera organisée dans les 14 à 21 jours suivants.
Modifications du délai de réalisation
En parallèle, la Haute Autorité de santé (HAS) a été saisie en urgence par le ministre de la Santé pour émettre un avis sur « la possibilité d’étendre le délai de réalisation des IVG médicamenteuses hors milieu hospitalier de 7 à 9 semaines d’aménorrhée ». En attendant, le Planning familial maintient son Numéro vert habituel (0800 08 11 11) : il peut être utilisé par les professionnels de santé et les femmes qui souhaiteraient obtenir des informations sur les lieux de prise en charge disponibles.
L’entrée en vigueur de ces différentes mesures est suspendue à l’avis de la HAS attendu dans les tout prochains jours.