C'est une équipe légèrement remaniée, comprenant trois entrants – Denis Millet à l'économie officinale, Sophie Sergent à la commission URPS (Unions régionales des professionnels de santé) et David Pérard à la communication –, qui a été choisie par Philippe Gaertner pour son nouveau mandat à la tête de la FSPF. Il a été reconduit le 22 mars, à la suite d'un vote unanime en assemblée générale, dans ses fonctions de président du syndicat de titulaires pour ce qu'il a présenté comme son « dernier mandat », et a posé les bases des trois ans à venir après un bref rappel du mandat précédent. Celui-ci a été marqué par le passage à la rémunération mixte via l'introduction d'honoraires de dispensation le 1er janvier 2015 mais aussi par le séisme provoqué par la loi Montebourg, qui avait abouti à la mobilisation historique du 30 septembre 2014. Philippe Gaertner a également énuméré en 25 points – ils étaient 23 en 2013, lors de sa précédente élection – les principaux dossiers qu'il entend traiter. Parmi eux, l'extension des honoraires pharmaceutiques aux ordonnances bizones concernant des affections de longue durée, des actes de dispensation pour des « prises en charge particulières » comme des revues de médication ou la relance de la « dynamique autour des entretiens pharmaceutiques », notamment en mettant en place des paiements anticipés par l'Assurance maladie. Le président de la FSPF a insisté sur la vaccination à l'officine, réitérant son souhait de voir les pharmaciens s'occuper des rappels pour les adultes. Le rejet de cette mesure reste, selon lui, « un des grands regrets de la loi Santé », reconnaissant toutefois que tenter une telle réforme sur fond d'élections syndicales chez les médecins relevait certainement d'une « gageure ».
Bipolarité syndicale
Pas d'élections à venir du côté des pharmaciens mais des négociations. Et le contenu de la nouvelle convention pharmaceutique sera crucial. La précédente, signée et publiée en 2012, arrivera à son terme en 2017, nécessitant l'ouverture de discussions avec Nicolas Revel, le directeur général de l'Assurance maladie, même si la date précise n'est pas encore arrêtée. Avec une grosse nouveauté dans le tour de table syndical : la perte de la représentativité de l'Union nationale des pharmacies de France (UNPF) implique une renégociation de la convention à deux, avec l'Union des syndicats de pharmaciens d'officine (Uspo). Une perspective que Philippe Gaertner envisage avec sérénité comme il l'a déclaré le 22 mars : « il y a de nombreux sujets sur lesquels nous sommes en phase [...] même si je ne serais pas d'accord pour réintégrer les honoraires dans la marge » et, de facto, revenir sur l'un des points marquants de son mandat écoulé. L'union syndicale pourra par exemple se faire autour des honoraires à l'ordonnance, soutenus par les deux structures, mais aussi sur la lutte contre les baisses de prix, notamment sur les génériques. Uspo et FSPF sont d'ailleurs cosignataires d'une lettre envoyée lundi 21 mars à la ministre de la Santé Marisol Touraine sur le sujet.