C'était craint et c'est arrivé : les tarifs de délivrance des tire-lait ont été baissés unilatéralement par le Comité économique des produits de santé (CEPS), après des mois de négociations qui n'ont pas abouti. Dès fin février, l'Union nationale des prestataires de dispositifs médicaux (UNPDM) avait alerté sur les potentielles conséquences de cette décision, finalement publiée au Journal officiel du 12 mars dernier, avec la signature d'un seul syndicat de pharmaciens (Uspo). « Le cumul de la dégradation des tarifs de prise en charge et de l’encadrement des durées de location [...] conduit à une baisse des montants remboursables sur cette ligne estimée à environ 20 millions d’euros. » Et le syndicat de pointer que ces économies représentent à elles seules le cinquième des économies prévues dans la loi de financement de la sécurité sociale… alors que les tire-lait totalisent « moins de 1 % des lignes remboursées au titre des dispositifs médicaux ».
Reste à charge zéro
Quoi qu'il en soit, les baisses de prix seront effectives à compter du 25 mars ; les textes fixent un prix limite de vente à 30 euros TTC pour un forfait de mise à disposition d'un tire-lait électrique puis 7,50 euros, toujours en prix limite de vente (PLV) de location hebdomadaire. En outre, la prescription initiale est limitée à dix semaines pour les médecins mais peut être renouvelée pour des périodes de trois mois. Lors de la délivrance, une formation doit nécessairement être dispensée au comptoir, comprenant a minima la présentation du matériel, son entretien, le choix de la téterelle, les consignes de sécurité ou de conservation du lait, etc. Les textes, qui précisent que « la formation doit être faite en présence du matériel et donne lieu à un échange direct », entre autres avec le pharmacien d'officine, ouvrent également la possibilité d'une formation à distance par tutoriel « au cas où la mère n'est pas venue elle-même récupérer le tire-lait ou que celui-ci lui a été envoyé ». Le risque serait alors de faire le lit de sites internet « sans valeur ajoutée », pointe l'UNPDM, malgré le message positif pour l'utilisatrice d'un reste à charge nul sur ces produits. Mieux remboursées mais moins bien accompagnées, telle est le dilemme pour les mères allaitantes.