La répartition saura-t-elle cette fois se faire entendre ? À nouveau touchée par le projet de loi de financement de la sécurité sociale, elle estime la perte de ses ressources à « au moins 50 millions d'euros ». Un « niveau de rémunération [qui] s'effondre [...] comme chaque année depuis 2008 » du fait des baisses de prix sur le médicament, et qui place les grossistes-répartiteurs « dans une situation économique extrêmement critique ». Mais, cette fois, la Chambre syndicale de la répartition pharmaceutique (CSRP) réitère sa demande de réforme de sa rémunération par le biais d'une « opération de sensibilisation à l'attention des pouvoirs publics et des médias » : elle distribue ces jours-ci « aux parlementaires et autres leaders d'opinion » 1 000 boîtes de médicaments factices « afin de rappeler ce qui est en jeu : que tous les Français bénéficient du même accès au médicament en tout point du territoire national ». Car « le financement de cette mission de service public n'est plus assuré ».
Les grossistes voient leur rentabilité s'effriter en raison également de la hausse des charges, du poids croissant des génériques – synonymes de marge moins élevée – et de la montée en concurrence de la vente directe. Eux aussi aspirent donc à une rémunération déconnectée du prix des médicaments. Selon la CSRP, « le résultat consolidé de la profession affiche un recul de 62 % depuis 2013 ». Le message sous forme de notice glissée dans la boîte de médicament factice enjoint ainsi les parlementaires à « soutenir et initier cette réforme d'intérêt général auprès des ministères concernés ».