Pour le moment, seuls des tests PCR (réaction en chaîne par polymérase) sont pratiqués, permettant de savoir si une personne est infectée par le Covid-19. Et ils sont réalisés en médecine de ville, uniquement sur prescription médicale, pour un patient symptomatique dont le médecin estime qu'il faut le tester. D'autres patients peuvent avoir des signes du Covid-19 sans que le praticien qu'ils ont (télé-)consulté juge nécessaire de les tester. Ce qui d'ailleurs diffère de la phase d'arrivée du virus sur le territoire, lorsqu'il n'y avait que des clusters, où toute personne suspecte était systématiquement testée et isolée, et les chaînes de contamination remontées. Aujourd'hui, en pleine phase épidémique, le choix de la France a été de ne pas tester tous les malades potentiels, même si le ministre de la Santé, Olivier Véran, a annoncé il y a quelques jours son intention d'atteindre « les 50 000 tests par jour par PCR d'ici à la fin du mois d'avril ».
Tests diagnostiques
Si un patient s'est vu prescrire un test diagnostic, il est invité à téléphoner à son laboratoire de ville, et non à s'y rendre directement, au risque de disséminer le virus. Le laboratoire indiquera au patient la marche à suivre et les tests seront souvent réalisés en ambulatoire, à son domicile. Cent vingt laboratoires de ville et établissements de santé sont autorisés à les pratiquer, avait annoncé le Pr Jérôme Salomon, directeur général de la Santé, le 22 mars. Mais un arrêté et un décret publiés le 6 avril au Journal officiel, autorisent désormais la réalisation des tests PCR par les laboratoires d'analyses départementaux, les laboratoires publics de recherche et tous ceux répondant aux exigences générales pour effectuer des essais et des étalonnages, sous la responsabilité d'un laboratoire de biologie médicale et dans certaines conditions. Est ouverte également la possibilité pour l'État de réquisitionner les laboratoires de biologie médicale dans le cadre de l'urgence sanitaire. Le 4 avril, dans un tweet, Olivier Véran avait également évoqué la possibilité que les laboratoires vétérinaires puissent participer à cet effort national. Concernant le test en lui-même, pratiqué par un médecin, un pharmacien biologiste ou un infirmier, il s'agit d'un prélèvement naso-pharyngé réalisé à l'aide d'un écouvillon inséré dans le nez (parfois associé à un prélèvement au niveau des voies respiratoires plus basses). À noter que par ailleurs, des centres de dépistage en ambulatoire ont ouvert, comme à l'hôpital Henri-Mondor (Créteil), pour y dépister les personnes envoyées par le 15 sans qu'elles transitent par les urgences.
Tests sérologiques
Quant aux tests sérologiques, ils pourraient révéler toute leur utilité dans la future stratégie de déconfinement. Ils permettent en effet de déterminer qui a rencontré le virus et a été immunisé, avec ou sans symptômes. Une PME bretonne, NG Biotech, suscite d'ailleurs beaucoup d'espoirs. Au point que son test « ultrarapide », « en seulement quinze minutes », à partir d'une goutte de sang, fait déjà l'objet d'une commande d'1 million d'euros de la part du ministère des Armées, selon APMnews. Ces tests, en détectant les anticorps IgM (immunoglobulines M) et/ou IgG (immunoglobulines G), pourraient permettre de détecter si une personne est infectée par le virus depuis quelques jours seulement et reste contagieuse, ou si elle l'a été, est guérie et donc immunisée.