Il y a des prises de position qui ne souffrent aucune ambigüité. C'est ainsi le cas de celle du président de la FSPF qui, lors de son Live hebdomadaire, a été on ne peut plus catégorique concernant la mise à l'étude de plusieurs mesures de dérégulation appliquées aux officines. Alors qu'il n'était question jusqu'à présent que de quelques députés planchant dans leur coin sur ce thème, la prise de position du Premier ministre, le 20 janvier dernier, en faveur de la vente en ligne de médicaments via un système de plateformes a ravivé l'inquiétude des pharmaciens. Pour encore noircir le tableau, Philippe Besset explique avoir été informé récemment de « la volonté de la Direction générale des entreprises à Bercy d’étudier des voies de simplification, voire de dérégulation concernant la vente de médicaments en dehors des officines ainsi que la libéralisation de leur capital qui entraînerait donc la perte d’indépendance du pharmacien ».
Ligne rouge
Ferme, le président de la FSPF affirme qu' « une telle décision venant du gouvernement serait le dernier clou dans le cercueil de la ruralité et [que cela] ne se fera pas tant que notre équipe sera à la tête du syndicat ». Si ce message se veut « très clair à destination des gens qui réfléchissent à Bercy », c'est aussi parce que « le sujet de l’accès aux soins de proximité est majeur dans l’esprit des Français et qu'il n’est pas question que quelques va-t-en-guerre prennent la main dessus ». Rassurant sur le fait qu' « il n'y a actuellement rien sur la table du gouvernement concernant ce thème », Philippe Besset pense également que cette tendance, qu'il qualifie pour l'heure de « bataille interne de convictions », n'est partagée ni par le président de la République ni par les parlementaires. Ce qui ne l'empêche pas de lancer un avertissement : si l'exécutif et la représentation nationale « arbitrent dans l’autre sens, ils nous trouveront en face d’eux ».