Les tests de grossesse seront-ils un cheval de Troie pour le monopole des officines ? La vente de ces produits est en effet autorisée en grandes surfaces depuis 2014 ce qui donne un argument à É. Leclerc dans une campagne de publicité récemment dévoilée où une patiente fictive se plaint de ne pouvoir acheter dans son magasin habituel des autotests de dépistage du cholestérol. Le tout supporté par un sondage montrant que les Français seraient « très favorables à la vente des autotests en parapharmacie pour un meilleur dépistage ». Fidèle à sa méthode, Édouard Leclerc en personne est allé plaider sa cause dans les médias, notamment sur Europe 1, où le distributeur breton s'est permis d'ajouter les patchs de sevrage tabagique dans sa demande de levée du monopole officinal. Demande qu'il dit avoir adressée à la ministre de la Santé, Agnès Buzyn.
Arbitrage ministériel
La levée de boucliers des pharmaciens a été immédiate : « La dispensation des autotests et des médicaments comme des substituts nicotiniques doit s’effectuer dans un environnement sécurisé soumis à des contraintes organisationnelles et juridiques strictes », tempête la FSPF, imaginant la dispensation d'autotests de dépistage du VIH « entre deux linéaires de supermarché ». « Nous sommes forcés de constater que vous aviez promis vos tests de grossesse à moins de 1 euro en 2014 et que vous en faites, aujourd’hui, la publicité à 3,11 euros. Alors qu’en pharmacie, [ceux-ci sont] vendu[s] à un prix comparable, voire inférieur, mais avec un conseil », assène également l'Association nationale des étudiants en pharmacie de France (Anepf). La balle est maintenant dans le camp du ministère de la Santé : après avoir listé la codéine et fait interdire la publicité grand public sur les médicaments à base de pseudoéphédrine, Agnès Buzyn suit pour l'instant une ligne dure sur l'automédication... Le reste du gouvernement est-il aussi sur cette ligne ?