Les pharmaciens peuvent sensibiliser les fumeurs aux méfaits du tabac, leur vendre in fine des substituts nicotiniques… mais leur rôle semble décidément s'arrêter là, à en croire les pouvoirs publics. Par un décret du 2 novembre, paru le 4 novembre dernier au Journal officiel, des expérimentations à destination des femmes enceintes consommant du tabac, instaurées par l'article 135 de la loi de santé, ont été précisées. Il est désormais prévu que les médecins et sages-femmes repèrent les patientes cibles et leur proposent systématiquement une consultation et un suivi spécialisés. Consultation et suivi qui peuvent être réalisés par « le médecin traitant, la sage-femme, le gynécologue obstétricien ou tout autre professionnel de santé compétent dans la prise en charge du sevrage tabagique ». Mais contrairement à ce que le bon sens pourrait laisser croire, les pharmaciens ne sont pas, à ce jour, inclus dans ce dispositif. En effet, par « tout autre professionnel de santé compétent », il faut entendre « les professionnels qui peuvent prescrire des traitements de substitution nicotinique », tels qu'ils sont définis à l'article 134 de la même loi de santé, à savoir « les médecins, y compris les médecins du travail, les chirurgiens-dentistes, les sages-femmes et les infirmiers », précise le ministère de la Santé, qui ajoute qu’il n’est « pas prévu de publication d'arrêté à propos de la liste des professionnels ». S'il estime « précieuse » votre « implication dans l'accompagnement et le soutien des personnes qui fument et souhaitent s'arrêter », elle n’est donc pas indispensable dans le suivi des patients. Dommage.
Exclus du suivi des femmes enceintes !
Des expérimentations de suivi des femmes enceintes fumeuses sont mises en place... mais les pharmaciens ne pourront « a priori » pas y participer.
29 Novembre 2016