Fermer toute la pharmacie si une personne de votre équipe est positive à la Covid-19 ? En plus d'avoir un impact économique important sur l'officine, cette contrainte prive également les patients d'un accès essentiel à leurs médicaments. Pourtant, si le test PCR d'un des membres de votre équipe est revenu positif, cela a pu vous arriver de devoir fermer, à la demande de la Caisse primaire d'assurance maladie (CPAM) qui considère de fait les membres de l'équipe comme « cas contact ». Pour assouplir raisonnablement la situation tout en restant sérieux sur le risque sanitaire, Philippe Besset, le président de la FSPF, a saisi le ministère de la Santé afin d'obtenir une procédure relative aux cas contacts dans les officines, du même ordre de ce qui existe dans les établissements de santé. En clair, permettre à la pharmacie de rester ouverte tout en ne mettant personne en danger, ni l'équipe ni les patients. Le ministère vient d'accéder à sa requête, mettant en place une tolérance pour les membres de l'équipe officinale qui ont été en contact avec une personne testée positive, à la condition sine qua non qu'ils soient asymptomatiques.
Auto-surveillance et test PCR entre J+5 et J+7
Pourquoi choisir d'assouplir ? « À cause d'un principe de base qui est le principe cardinal de la pharmacie française : le contrôle du rapport bénéfices/risques », explique Philippe Besset. « Or, si on ferme une officine parce qu'il n'y a plus personne pour y travailler, on va compromettre l'accès aux médicaments. Donc il faut, un peu comme pour les autres services de santé, qu'on prenne des précautions suffisantes pour continuer l'exercice, mais ne pas l'interrompre ». Le maintien en poste des membres de l'équipe, asymptomatiques donc, est donc possible sous certaines conditions strictes : l'auto-surveillance des symptômes, un test PCR effectué entre J+5 et J+7 du dernier contact, et des mesures strictes d'hygiène, de distanciation physique et notamment de port systématique du masque.