Des pharmaciens soucieux de leur avenir professionnel : c'est l'un des grands enseignements que l'on peut tirer des résultats de la Grande Consultation de la pharmacie d'officine, sondage en « vie réelle » de la pharmacie d'officine lancé cet été et qui s'est clôt le 30 septembre dernier. Parmi les six thèmes sur lesquels les pharmaciens pouvaient émettre des propositions, c'est en effet celui se rapportant aux missions du pharmaciens, et à leur devenir, qui a recueilli le plus de réponses (28 %), suivi de près par l'économie de l'officine (23 %) – qui traduit tout de même l'inquiétude des pharmaciens –, la convention (18 %), l'organisation du réseau (13 %), les études et la formation de l'équipe officinale (10 %), puis les nouvelles technologies (8 %). Philippe Gaertner, président de la FSPF, en a profité pour faire le point sur les desideratas que la profession souhaitait présenter au travers des résultats de cette Grande Consultation. Premier fait rassurant : sur les grandes problématiques, comme les honoraires pharmaceutiques, la rémunération de nouvelles missions (préparation des doses à administrer (PDA) en ambulatoire, portage à domicile...), l'organisation du réseau officinal ou encore la poursuite – en les réformant ! – des entretiens pharmaceutiques, les souhaits de la profession et de leur représentants syndicaux semblent alignés.
Solidarité
D'autres propositions se sont également fait jour. Certains pharmaciens voudraient notamment supprimer la première année commune des études de santé (Paces), créer des officines mères-filles dans des zones de sous-densité ou même indemniser les départs à la retraite en cas de difficulté pour revendre. Une proposition qui prendrait la forme d'un fonds de solidarité permettant à tout titulaire de toucher 100 000 euros pour la cession de sa licence. « Cette indemnisation permettrait de fermer l'officine, pas de se mettre la somme dans la poche et partir au soleil ; ce sont de vraies réalités que soulignent les pharmaciens », avance Philippe Gaertner, non opposé à l'idée. Toujours sur le thème du réseau, la proposition de voir apparaître des officines mères-filles ne rencontre en revanche pas ses faveurs : « nous restons très prudent à la Fédération car nous préconisons un exercice personnel, qu'il est difficile de faire à deux endroits en même temps ».
Simplification
Les pharmaciens ont également formulé des demandes précises concernant les relations avec l'Assurance maladie et les complémentaires santé, en particulier une harmonisation des cartes de mutuelles ou la consultation et mise à jour des droits en temps réeel. « Il y a un vrai sujet autour de cela, commente Philippe Gaertner. Une mise à jour en temps réel doit être possible facilement mais sans se connecter à chaque fois, sinon ça ne fonctionnera pas. » Tout comme la demande des pharmaciens d'un corridor de prix sur l'automédication : « le médicament est un produit particulier qui doit être accessible à tous dans un cadre régulé ; c'est un sujet qui se discute et relève de la décision publique », assume Philippe Gaertner. Reste à savoir si l'avenir – et les négociations qui s'ouvrent avec l'Assurance maladie début 2017 – vous donnera satisfaction !