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Historique !

La mobilisation d'ampleur inédite des pharmaciens a conditionné une entrevue fructueuse avec les services de Bercy avant une semaine décisive.

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Les chiffres parlent d'eux-mêmes : plus de 18 000 officines fermées (90 % du réseau) et plus de 30 000 manifestants au sein des cortèges organisés dans tout l'Hexagone et les Outre-mer. Pour le président de la FSPF, c'est tout simplement « une journée historique et la confirmation de l'unité incroyable de toute la profession ». Une démonstration de force qui s'est conclue par la réception à Bercy d'une délégation composée des présidents de la FSPF, l'Uspo, l'Anepf et les syndicats de groupements pour un entretien de deux heures et demie avec Yannick Sala, le conseiller professions libérales et indépendants d'Olivia Grégoire, ministre déléguée chargée des Entreprises, du Tourisme et de la Consommation.

Dans le bon sens

Les représentants de la profession ont profité de cette entrevue ministérielle pour balayer l'ensemble des sujets de préoccupation, et notamment celui de la substitution des génériques et biosimilaires pour lequel Philippe Besset réclame « un accord gagnant-gagnant ». Concernant le DES de fin d'études pharmaceutiques attendu de longue date, garantie a été donnée d'une mise en place pour la rentrée 2025. Une bonne nouvelle qui s'est accompagnée de la promesse d'une communication rapide de la dernière mouture du décret sur les territoires fragiles, ainsi que de celui concernant les sociétés d'exercice libéral (SEL). Ce dernier irait dans le sens d'une protection accrue contre la financiarisation du réseau en permettant notamment à l'Ordre d'accéder et de vérifier la conformité des pactes d'associés.

Rassurant

Sur le volet des professions réglementées, le président de la FSPF a indiqué que le texte qu'il avait pu consulter avait trait, de manière très générale, à des éléments de simplification qui étaient tout à fait acceptables et qu'il lui avait été certifié qu'aucun texte n'était prévu à l'automne. En revanche, le conseiller de la ministre a bien confirmé que le discours de politique générale prononcé en janvier par le Premier ministre continuait d'être un cap à suivre pour les services d'Olivia Grégoire et qu'ils planchaient donc sur la simplification de la vente en ligne pour les pharmaciens. Toujours extrêmement dubitatif quant à l'intérêt de ces éventuelles mesures pour l'accès au médicament et les prix, Philippe Besset a néanmoins exprimé sa satisfaction relative à la proposition du ministère de coconstruire cette réflexion avec les représentants des pharmaciens d'officine.

Marathon

Les jours qui viennent vont être émaillés de rendez-vous rapprochés, tous aussi cruciaux les uns que les autres. Mercredi 5 juin au matin aura ainsi lieu l'ultime réunion multilatérale entre les syndicats et l'Assurance maladie au cours de laquelle celle-ci présentera sa dernière proposition en matière économique. En fin de journée, les représentants de la profession seront reçus par le ministre délégué chargé de la Santé et de la Prévention, Frédéric Valletoux, pour faire le point et affiner les derniers arbitrages. De son côté, le bureau national de la FSPF analysera le texte de la Cnam dès le lendemain et l'Assemblée générale extraordinaire du vendredi 7 juin décidera, in fine, si le syndicat est signataire ou non de l'avenant économique. Elle se prononcera également sur les suites à apporter à la mobilisation. Le samedi 8, le Congrès national des pharmaciens de Deauville ouvrira ses débats par un très attendu face-à-face entre le président de la FSPF et le directeur général de l'Assurance maladie, Thomas Fatôme. Qui découvrira en direct, ou presque, la décision de la Fédération.

Par Benoît Thelliez

31 Mai 2024

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