Les données obtenues suggèrent une légère augmentation du risque cardio-vasculaire (survenue d’infarctus du myocarde et d’accident vasculaire cérébral) pour des doses quotidiennes d’ibuprofène supérieures ou égales à 2 400 mg, prises de façon chronique, incitant donc à une utilisation prudente chez des patients souffrant de pathologies cardiaques graves ou de troubles circulatoires importants.
Toutefois, de telles doses sont exceptionnellement prescrites dans l’Hexagone. L’autorisation de mise sur le marché (AMM) de l’ibuprofène mentionne d’ailleurs une dose quotidienne maximale de 1 200 mg (en 3 à 4 prises) chez les adultes et les enfants de plus de 12 ans, pour laquelle il n’a pas été retrouvé de risque cardio-vasculaire majoré. Cette nouvelle recommandation, qui doit désormais être validée par le Groupe de coordination des procédures de reconnaissance mutuelle et décentralisées (CMDh), devrait donc avoir peu d’impact sur la pratique quotidienne officinale.
Le Prac a également examiné une éventuelle interaction entre l’ibuprofène et l’aspirine à faible dose (50 à 375 mg/jour, utilisée en prévention des accidents thrombo-emboliques). Un effet inhibiteur de l’ibuprofène sur l’action anti-agrégante plaquettaire de l’aspirine a été montré dans des études expérimentales. Selon l’EMA, ceci ne devrait pas être retrouvé lors d’une prise ponctuelle d’ibuprofène, sans toutefois en préciser ni la dose ni la durée.