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Il n'y a plus qu'à !

Les pharmaciens expérimentateurs toucheront de 4,50 euros à 6,30 euros par injection antigrippale, plus un forfait de 100 euros par an.

Virus de la grippe.© Novartis AG

 

Enfin ! Le décret et l'arrêté fixant le cadre et les modalités de l'expérimentation de la vaccination antigrippale à l'officine ont paru au Journal officiel le 11 mai. Selon le cahier des charges publié, le pharmacien doit être formé par un organisme respectant les objectifs pédagogiques édictés dans l'arrêté, disposer d'un espace de confidentialité clos, « accessible depuis l'espace client, sans accès possible aux médicaments », et d'équipements adaptés comme « un point d'eau pour le lavage des mains ». Sont concernés les adultes ciblés par les recommandations en vigueur mais sont exclues les femmes enceintes et les personnes n'ayant jamais été vaccinées contre la grippe. La rémunération prévue est de 4,50 euros par personne vaccinée « dès lors que celle-ci bénéficie d'une prescription médicale » et – nouveauté – de 6,30 euros sur présentation du bon de prise en charge par l'Assurance maladie mais sans prescription médicale, soit le cas le plus fréquent à l'officine.

Quelques contraintes

Le pharmacien devra recueillir le consentement du patient jugé éligible sur le formulaire annexé à l'arrêté, puis le garder en observation quinze minutes après l'injection et lui remettre une attestation comportant le nom et le numéro de lot du vaccin administré. Il devra aussi informer le médecin traitant de son acte par le biais d'une messagerie sécurisée de santé, du dossier médical partagé ou du carnet de vaccination électronique. Le décret précise qu'à l'issue de chaque campagne, l'officine recevra de son Union régionale des professionnels de santé (URPS) un forfait de 100 euros « au titre du dédommagement lié aux contraintes spécifiques de l'expérimentation », à multiplier par le nombre de pharmaciens pratiquant la vaccination dans l'officine considérée à condition d'avoir réalisé chacun au moins cinq vaccinations et d'avoir communiqué le bilan de la campagne à l'agence régionale de santé (ARS). Pour aider la profession, l'Ordre des pharmaciens doit mettre en place une plate-forme qui permettra « d'accéder aux textes réglementaires et aux supports pédagogiques [...], de recueillir les données relatives à chaque acte de vaccination et au vaccin délivré, d'éditer le formulaire de consentement et le certificat d'administration du vaccin, d'accéder aux statistiques d'activité et de déclarer le bilan d'activité en matière de vaccination ».

Trois ans fermes

Avis donc aux pharmaciens motivés ! Titulaires et adjoints d'Auvergne-Rhône-Alpes et de Nouvelle-Aquitaine peuvent dès à présent soumettre leur demande de participation à leur ARS et en adresser une copie à l'Ordre des pharmaciens. Cette demande doit comporter deux attestations, de conformité au cahier des charges et de formation ; les ARS y répondront dans un délai de deux mois et la liste des officines retenues sera publiée sur leurs sites internet. L'expérimentation est prévue pour une durée de trois ans avant de faire l'objet d'une évaluation et, qui sait, d'une généralisation. L'Ordre, la FSPF, l'Uspo, l'Académie nationale de pharmacie, la Conférence des doyens des facultés de pharmacie et l'Association nationale des étudiants en pharmacie de France (Anepf) se sont réjouis dans un communiqué commun de « cette avancée majeure pour la santé publique » mais regrettent que l'expérimentation ne vise pas tous les adultes ; « ils prendront rapidement contact avec le nouveau gouvernement pour demander l'évolution des textes pour l'élargissement du nombre des régions expérimentatrices, l'extension de la population cible ainsi que la possibilité de permettre à tous les pharmaciens de vacciner ». Quatre mille pharmaciens se seraient déjà déclarés partants pour cette grande première.

Par Anne-Laure Mercier

15 Mai 2017

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