On s’en souviendra longtemps, après le confinement, de ces ribambelles d’enfants retournant joyeusement à l’école, le cartable arrimé aux épaules et le masque attaché aux oreilles. Mais devant cette situation inédite d’écoliers au nez et à la bouche couverts, assis devant des professeurs obligés de délivrer leurs enseignements le visage masqué, d’aucuns se sont inquiétés d’éventuels dégâts sur les apprentissages. Deux ans après, les experts disposent non seulement d’un certain recul mais également d’études réconfortantes. L’Union nationale pour le développement de la recherche et l’évaluation en orthophonie (Unadreo) a épluché la littérature et conclu que « le port du masque n’entrave pas le développement du langage chez les enfants ». Une étude publiée le 24 novembre 2021 dans Developmental Science affirme que les petits de 2 ans sont tout à fait capables de reconnaître les mots prononcés à travers des masques opaques, mais beaucoup moins, c’est intéressant, à travers des masques transparents. Les enfants récupèrent mieux les informations devant un masquage franc. Concernant les enfants d’âge scolaire et l’apprentissage de la lecture, les évaluations nationales 2021 ont montré que le port du masque n’a pas été associé à une augmentation du nombre d’élèves en difficultés scolaires, à la différence de la fermeture des écoles lors du confinement.
Lire encore mieux… dans les regards !
Les trois sociétés savantes qui cosignent, le 17 février 2022, un texte intitulé « Non, le port du masque n’est pas délétère pour le développement du langage ! », l’Unadreo, le Collège français d’orthophonie (CFO) et la Fédération nationale des orthophonistes (FNO) pointent une étude particulièrement édifiante, parue le 18 novembre 2021 dans Emotion. Selon celle-ci, la généralisation du masque a entraîné une « amélioration de la lecture de l’esprit dans les yeux pendant la pandémie », donc une meilleure perception des émotions d’autrui dans le regard, merveilleuse preuve de l’incroyable adaptabilité de la communication humaine.
INTOX !