Nul ne sait encore quelles seront les propositions qui seront faites le 14 novembre par le directeur général de la Caisse nationale de l'assurance maladie (Cnam), Nicolas Revel, aux deux syndicats représentatifs de l'officine ainsi qu'à l'Union nationale des organismes d'assurance maladie complémentaire (Unocam). La seule certitude est que cette négociation, réclamée à plusieurs reprises par la FSPF, portera sur un nouvel avenant à la convention nationale pharmaceutique à des fins de rééquilibrage financier de l'avenant n° 11. Si pour Philippe Besset, le président de la FSPF, qui a révélé lors d'un point presse tenu le 7 novembre l'existence de ce rendez-vous, il est encore trop tôt pour conjecturer des orientations qui seront présentées par l'Assurance maladie, son ordre de mission est clair : « Obtenir une revalorisation des honoraires de dispensation » afin de compenser « la perte globale de rémunération des officinaux ».
Hémorragie
Reconnaissant que les gains sur la marge de dispensation et les honoraires devraient se monter à 90 millions d'euros pour les neuf premiers mois de cette année, en hausse de 30 % par rapport au montant initialement prévu, Philippe Besset pointe en revanche le fait que « l'économie officinale dans sa globalité ne peut se résumer aux seuls paramètres de l'avenant n° 11 ». Il rappelle à cet effet que les baisses de prix ont entraîné, en 2018, une perte totale pour le réseau officinal de 174 millions d'euros et considère que le cadre économique actuel ne permettra pas de juguler l'hémorragie, bien au contraire.
Une perte sèche de 2 % pour le réseau
Pour le président de la FSPF, la suppression au 1er janvier 2019 du crédit d'impôt pour la compétitivité et l'emploi (CICE) associée à la baisse de la rémunération sur objectifs de santé publique (Rosp) sur les génériques en 2019 et aux nouvelles économies sur le prix des médicaments prévues dans le projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS) pour 2020 devrait entraîner une diminution globale de rémunération pour le réseau de l'ordre de 2 % entre 2016 (année de référence pour l'avenant n° 11) et 2021. Sans compter le fait que les pouvoirs publics comptent bien récupérer les gains supplémentaires liés à la mise en place des honoraires pour la dispensation des médicaments dits « spécifiques » ou honoraires de dispensation HDE chiffrés à hauteur de 150 millions d'euros par l'Assurance maladie. Une volonté de réintégration de cette somme dans les caisses de la Cnam qui pourrait bien ne pas être étrangère à l'invitation qu'elle vient de lancer aux partenaires conventionnels.