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La codéine sur la sellette

50 000

La pétition créée par la mère d'une adolescente décédée prend de l'ampleur et atteint les 50 000 signataires. Faut-il lister cet antitussif ? 

Ce n'est pas la première alerte à propos de cette molécule disponible en vente libre à l'officine mais le décès de deux adolescents depuis le début de l'année repose la question du contrôle de sa délivrance. Christelle Cebo, la mère de Pauline, décédée en mai dernier, à l'âge de 16 ans, d'une overdose de cet opiacé, a pris les devants en lançant une pétition, adressée à la ministre de la Santé Agnès Buzyn, pour en interdire la vente libre ; elle a passé la barre des 50 000 signatures le 29 juin dernier. L'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) et l'Ordre des pharmaciens avaient déjà donné l'alerte en avril 2015 sur la consommation de purple drank, ce cocktail qui mélange sirop contre la toux et soda, dont la mode vient des États-Unis.
Suite à ces décès, le ministère assure « réfléchir au sujet » : une « coopération » entre la direction générale de la santé et l'ANSM a été mise en place afin de « trouver les solutions qui devraient être actées au cours de l'été » mais l'Agence ne préconise pas pour le moment de rendre obligatoire une prescription médicale pour se procurer de la codéine. Sa commission des stupéfiants et des psychotropes – dont l'avis est uniquement consultatif mais généralement suivi par la direction de l'ANSM – doit se réunir dans les jours prochains ; nul doute que le cas de cette molécule de plus en plus controversée sera abordée. On en saura alors plus sur le sort que les autorités sanitaires pourraient lui réserver.

Par Laurent Simon

27 Juin 2017

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