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La contraception gratuite étendue aux moins de 15 ans

Déjà décidée en 2013 pour les 15-18 ans, la contraception gratuite va désormais bénéficier aux moins de 15 ans.

© adobestock_antonioguillem

Les frais liés à la contra­cep­tion des jeunes filles de moins de 15 ans se­ront dé­sor­mais intégralement pris en charge par l'As­su­rance ma­la­die. Cette dis­po­si­tion était ins­crite dans le bud­get de la Sé­cu­rité so­ciale pour 2020, mais c'est un dé­cret pu­blié le 27 août au Jour­nal of­fi­ciel qui l'en­té­rine. Les mi­neures de moins de 15 ans n'au­ront plus à payer le ti­cket mo­dé­ra­teur pour ob­te­nir la pi­lule contra­cep­tive, ni pour ré­gler les consul­ta­tions de mé­de­cins ou de sages-femmes, les exa­mens bio­lo­giques ou les dis­po­si­tifs contra­cep­tifs. Le gou­ver­ne­ment s'était alerté fin 2019 de ce que « chaque an­née, près de 1000 jeunes filles de 12 à 14 ans [soient] en­ceintes en France » et déploré que « parmi ces gros­sesses, 770 se concluent par une IVG ». L'idée est donc de faire re­cu­ler le re­cours à l'avor­te­ment dans cette classe d’âge, à l'image de ce qui s'est passé avec les 15-18 ans suite à la gra­tuité dé­ci­dée en 2013 : entre 2012 et 2018, le taux de re­cours à l'in­ter­rup­tion vo­lon­taire de gros­sesse (IVG) pour ces jeunes filles est passé de 9,5 à 6 pour 1000.

« La gratuité est fondamentale »

Israël Ni­sand, président du Collège national des gynécologues et obstétriciens français (CNGOF) qui ba­taille de­puis 20 ans « pour la confi­den­tia­lité et la gra­tuité de la contra­cep­tion dès le dé­but de la vie sexuelle » précise qu’ « il y a des jeunes femmes qui ont une vie sexuelle à 14 ans » et se ré­jouit donc de cette nou­velle me­sure. Il fait d’ailleurs figure de précurseur avec son dis­po­si­tif Info Ado qui four­nit, de­puis 2013, aux 13-18 ans de Stras­bourg et de la val­lée de la Bruche « une contra­cep­tion gra­tuite et confi­den­tielle sans exa­men gy­né­co­lo­gique à tous les jeunes. Ils sont 2 500 par ans à ve­nir à Info Ado, y com­pris des gar­çons à qui on donne des pré­ser­va­tifs ». Le gynécologue obstétricien « ap­plau­dit des deux mains » la nou­velle me­sure car il considère que « la gra­tuité est fon­da­men­tale ». Selon lui, il était aberrant que l'IVG soit gra­tuite mais pas la contraception, entrainant le fait de se retrouver « face à des jeunes filles qui ar­rivent pour leur troisième IVG en di­sant " C'est mon droit, et d'ailleurs l'IVG est gra­tuite alors que la contra­cep­tion ne l'est pas "… ».

Par Hélène Bry

28 Août 2020

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