Le président de la FSPF, Philippe Besset, se dit « agacé » des contrôles à répétition dont font l’objet les pharmaciens de certains territoires de la part de la DGCCRF. « S’il n’est pas question de remettre en cause le principe des contrôles, qui sont nécessaires dans la période actuelle parce qu’ils permettent d’assurer à la population que tout se passe correctement, je trouve insupportable que dans certains territoires les agents locaux fassent des excès de zèle et demandent des procédures très contraignantes et chronophages pour les confrères », explique-t-il.
Le Lot-et-Garonne dans le collimateur
Les officines du Lot-et-Garonne sont particulièrement visées par ces contrôles, comme le révèle une enquête auprès des pharmaciens du département, lancée à l’initiative de Christophe Koperski, membre du bureau national de la FSPF et du conseil d'administration de la FSPF 47. Ainsi, plus de la moitié d’entre elles (54 %) a été contactée par la DGCCRF depuis le début du confinement de la population, le 17 mars. Les demandes concernent quasi systématiquement la transmission de documents relatifs à la vente de gels et solutions hydroalcooliques (bons de livraison, factures, justificatifs relatifs au volume d’alcool commandé et/ou transformé en solution hydroalcoolique, justificatifs des volumes des sorties à destination des patients…), le plus souvent de façon hebdomadaire. Parfois, la DGCCRF réclame même aux pharmaciens de compléter chaque semaine un tableau spécifique.
Lourdeur administrative
« Bien que l'objectif de ces contrôles ne soit pas nécessairement répressif, ceux-ci semblent malvenus dans le contexte actuel où les pharmaciens d’officine sont en première ligne et remplissent un rôle essentiel auprès des patients et des autres professionnels de santé », souligne Philippe Besset. Pour le président de la FSPF, ces contrôles et les démarches qui s’en suivent sont inopportuns et traduisent une défiance de la part des pouvoirs publics à l’égard des officinaux. Ils risquent selon lui, « de nuire à l’investissement des pharmaciens, en raison notamment du surcroît de tâches administratives qu’ils induisent, alors que ces officines fonctionnent parfois en effectif réduit ». Dans ce contexte, le syndicat a décidé de saisir la directrice générale de la DGCCRF, Virginie Beaumeunier, pour lui demander de mettre fin à ces vagues de contrôles, en particulier dans le Lot-et-Garonne, et de lever cette obligation de transmission hebdomadaire de documents.