L'objectif de cette nouvelle mission confiée aux pharmaciens et mise en place pour une durée de deux ans dès le 1er juillet 2020 est de « répondre aux besoins thérapeutiques du patient, tout en s'assurant de la bonne observance des traitements prescrits et en évitant tout risque de mésusage ». Cette intervention pharmaceutique (IP) concernant uniquement les traitements dont la posologie peut être ajustée, vingt-deux classes thérapeutiques ont été incluses dans l'accord, parmi lesquelles figurent notamment le paracétamol, les médicaments des troubles du transit ou encore les antiseptiques et les désinfectants.
« Compteurs de boîtes »
Ayant refusé de signer cet avenant, la FSPF considère, par la voix de son président Philippe Besset, que cette dispensation adaptée consiste « ni plus ni moins, sur présentation d'une ordonnance à posologie variable, à ne pas délivrer toutes les boîtes prescrites ». Ce qui revient, pour le syndicat, à être « rabaissés à des compteurs de boîtes », une aberration à l'heure où l'on veut faire du pharmacien « un correspondant, un dépisteur d'angine bactérienne, un vaccinateur, un accompagnant de patients sous chimiothérapie, etc. ». Autre grief contre cet avenant, son mode de paiement sous forme de rémunération sur objectifs de santé publique (Rosp) que la FSPF considère comme « une véritable arnaque ». Sachant que le montant de cette Rosp dépendra de facto de la baisse des volumes de certaines classes de médicaments, il faudra pour la déclencher que les pharmaciens dispensent donc une quantité inférieure au maximum de boîtes prescrites. Or, fait remarquer Philippe Besset, ces derniers délivrant « déjà la juste quantité de médicaments, aucune baisse de volume ne sera observée [et] la Rosp ne sera donc jamais déclenchée ! ».