La FSPF avait lancé, le 12 septembre 2024, une enquête nationale sur la trésorerie des pharmacies d’officine. Ses résultats viennent d'être dévoilés : sans surprise, ils « confortent les chiffres inquiétants transmis précédemment par les experts-comptables », a pointé Philippe Besset lors de son Live hebdomadaire du 11 octobre. Pour mémoire, ces derniers avaient annoncé, il y a quelques semaines, une baisse de l’excédent brut d’exploitation sur 2023, un phénomène inédit depuis plus de quinze ans.
Une majorité des officines touchées
Après analyse des informations transmises par 2 600 titulaires, il apparaît que plus de 20 % des officines présentent un bilan négatif et que 34 % ont un bilan positif mais inférieur à 4 % de leur chiffre d’affaires. Autrement dit, « plus de la moitié des pharmacies sont en difficulté », a asséné le président de la FSPF. Les jeunes installés (depuis moins de deux ans) sont particulièrement touchés : plus de 40 % d'entre eux présentent un bilan négatif. Les pharmacies de centre-ville souffrent quant à elles plus encore que les pharmacies rurales.
Un appel à l'action
L'objectif de cette enquête était double : dresser un état des lieux étayé de la situation financière des officines, mais aussi établir un baromètre annuel avant la discussion par le Parlement du projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2025, le rendez-vous essentiel pour l’équilibre économique des entreprises officinales. Fort de ces données actualisées, le syndicat qualifie, dans un communiqué daté du 11 octobre 2024, la situation d'« extrêmement grave » et appelle à un « soutien urgent de l’État », en demandant « au gouvernement et au Parlement d’en prendre toute la mesure ». Pour la FSPF, les pouvoirs publics doivent « en finir avec les baisses de prix systématiques des produits matures, mais aussi soutenir la diffusion des médicaments biosimilaires et hybrides – source de dizaines de millions d’euros d’économies potentielles pour la Sécurité sociale – en autorisant les remises sur les achats de ces derniers ».
Vigilance
Philippe Besset a pressé le gouvernement de « reprendre à son compte les mesures signées dans l'avenant conventionnel ». Insistant sur la nécessité d'une mobilisation de tous les instants, il a indiqué qu'il se rendra le 14 octobre à la commission des comptes de la Sécurité sociale pour la présentation du PLFSS et qu'il saisira cette occasion pour rappeler à la ministre de la Santé, Geneviève Darrieussecq, et au ministre du Budget, Laurent Saint-Martin, l'importance de tenir les engagements de l'État vis-à-vis des pharmacies d'officine.