Ce n'est qu'un début, puisque le projet de loi et ses futurs amendements ne seront examinés dans l'Hémicycle qu'à partir du 27 mai prochain, mais les pharmaciens sont d'ores et déjà associés aux réflexions sur la fin de vie et à l'évolution des pratiques en la matière. Philippe Besset, qui a été reçu le 25 avril à l'Assemblée, a pu d'emblée préciser à la commission spéciale « la position officielle de soutien à ce texte de loi majeur » prise par la Fédération en assemblée générale.
L'importance du vocabulaire
Devant les députés, Philippe Besset a pris soin d'aborder certains aspects très précis qui concerneront directement les pharmaciens d'officine dans l'application de ce projet de loi « relatif à l'accompagnement des malades et de la fin de vie ». Le représentant des officinaux a, en particulier, fait part de ses interrogations concernant la substance létale qui sera utilisée si la loi est votée. « Nous allons être en première ligne pour expliquer aux gens ce qu'est ce produit », a-t-il insisté lors du Live hebdomadaire de la FSPF. « Nous avons rappelé aux députés que, selon nous, il ne correspondait pas à la définition de médicament. Nous pensons qu'il faut que la Haute Autorité de santé se prononce sur un terme adéquat et aussi sur la façon dont le pharmacien devra agir pour mettre ce produit à la disposition du soignant qui ensuite l'administrera. »
Se former à la fin de vie
Autre élément important souligné par Philippe Besset lors de son audition : le rôle que joueront les pharmaciens dans les soins palliatifs qui sont amenés à évoluer – c'est la première partie du projet de loi –, notamment au sein des « maisons d'accompagnement » de la fin de vie que prévoit le texte dans son article 2. L'ambition de la ministre de la Santé, Catherine Vautrin, est d'en avoir deux par département, en plus de l'ouverture de vingt unités de soins palliatifs (USP) dans les vingt départements qui n'ont aucun lit, et la réouverture dès mai de l'USP des Yvelines, à Houdan, suspendue en février dernier. Dans son Live, Philippe Besset a dit son intérêt pour « ces maisons qui pourront accueillir les personnes en fin de vie et permettront de mettre en œuvre les bons accompagnements ». Mais il a aussi indiqué avoir « rappelé aux députés qu'il allait falloir renforcer la formation initiale et continue des pharmaciens sur la fin de vie. Car nous devrons pouvoir répondre aux questions légitimes de nos patients sur ce thème », a-t-il conclu.