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La FSPF refuse une baisse de la rémunération

Le syndicat a claqué la porte des négociations conventionnelles en vue d’un rééquilibrage financier de l’avenant n° 11.

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La mise à jour de la liste des médicaments dits « spécifiques » a entraîné un gain supplémentaire pour le réseau évalué à 148 millions d’euros par l’Assurance maladie. Afin de récupérer une partie de ce qu’il estime être un dérapage, l’organisme payeur a proposé le 14 novembre aux partenaires conventionnels de ramener le montant des honoraires de dispensation pour les ordonnances complexes à 30 centimes d’euros TTC au 1er janvier 2020, au lieu du 1,02 euro TTC prévu par l’avenant n° 11. Mais aussi de mettre fin à la rémunération sur objectifs de santé publique (Rosp) pour la transmission des numéros RPPS. Au total, ces deux mesures doivent faire économiser 70 millions d’euros à l’Assurance maladie.

Trahison…

Inacceptable pour la FSPF qui considère que ces 148 millions auraient apporté la bouffée d’oxygène dont la profession a besoin actuellement. « La rémunération totale de l’officine (marge + honoraires + Rosp + remises génériques + CICE) est d’ores et déjà inférieure à celle de 2016, année de référence inscrite dans l’avenant n° 11 de juillet 2017. Les propositions de l’Assurance maladie vont encore aggraver la situation », explique le syndicat, qui a donc décidé de quitter la table des négociations. Dans un contexte économique difficile, il affirme qu’« accepter une quelconque diminution de rémunération de la part d’un syndicat serait trahir les confrères ».

… et coup de poignard

L'Association de pharmacie rurale (APR) s'inquiète également des conséquences des mesures avancées par l'Assurance maladie, qu'elle qualifie d'« iniques ». Ces dispositions représentent selon elle « un véritable coup de poignard dans le dos des officines rurales ». En effet, pour ces pharmacies, les honoraires complexes concernent 17,1 % des ordonnances contre seulement 10 % à 12,5 % pour les autres officines. « Nous ne comprenons pas qu’une telle décision soit prise alors que les officines rurales et de proximité sont déjà les perdantes dans l’évolution du chiffre d’affaires, indique l'APR, qui appelle « le dernier syndicat qui participe à ces négociations à ne pas signer de tels avenants qui éloigneront des patients de nos officines ».

Par Christophe Micas

15 Novembre 2019

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