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La sérialisation toujours « en mode projet »

De nombreux points restent encore à résoudre avant que le processus puisse fonctionner à l'officine.

© FOTOLIA/JEMASTOCK

Beaucoup d'entre vous l'ont certainement déjà constaté : la date de livraison effective d'un chantier ne correspond que très rarement à celle prévue au moment de la signature du contrat. Et l'immense chantier de la sérialisation des médicaments décidé à l'échelle européenne par un règlement délégué de 2016 précisant une directive de 2011 n'a pas échappé à cette règle. La mise à feu du dispositif fixée au 9 février dernier n'aura donc été qu'un pétard mouillé pour diverses raisons, notamment l'absence de prise en compte des contraintes techniques et organisationnelles liées au dernier maillon de la chaîne, le pharmacien d'officine. En France, les syndicats professionnels ainsi que les éditeurs de logiciels officinaux ont multiplié les demandes de clarification et n'ont cessé de réclamer un cahier des charges à France MVO, l'opérateur désigné pour piloter la mise en place de la sérialisation dans le pays. En vain jusqu'il y a peu. 

Période transitoire

À quelques jours de la date butoir, la Direction générale de la santé (DGS) et celle de l'offre de soins (DGOS) publiaient une note d'information dans laquelle elles annonçaient que « la mise en place de la lutte contre la falsification comportera[it] nécessairement une phase d'adaptation et de transition pour l'ensemble des parties prenantes » et appelaient de leurs vœux une poursuite des « travaux engagés avec les éditeurs de logiciels afin de mettre en œuvre les nouvelles fonctionnalités nécessaires ». Ces déclarations en forme d'aveu ont été récemment complétées par celles du délégué général de France MVO, Patrick Oscar, qui a indiqué le 11 février à APMnews que l'organisme allait demeurer encore un temps « en mode projet » et qu'il allait même recruter au moins deux personnes « pour renforcer le contrôle des utilisateurs finaux ». Il reste en effet à résoudre nombre de questions concrètes comme celle de la procédure à suivre en cas de suspicion de produit contrefait ou de défaut de lecture du code Datamatrix ou encore de préparation des doses à administrer (PDA) qui nécessite une ouverture des conditionnements avant délivrance au patient. Les pharmaciens attendent.

Par Benoît Thelliez

14 Février 2019

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