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La tactique anti-génériques de Janssen

L’Autorité de la concurrence a décidé de sanctionner le laboratoire Janssen-Cilag et sa maison mère, Johnson & Johnson, d’une amende de 25 millions d’euros pour abus de position dominante. 

© FOTOLIA/PICT RIDER

Visiblement prêt à tout pour maintenir son monopole sur son antalgique opioïde, le Durogesic (Fentanyl), le laboratoire a élaboré une stratégie à plusieurs niveaux pour empêcher l’arrivée sur le marché français des génériques de cette molécule. Janssen est aujourd’hui convaincu d’être intervenu, dès 2008, « de manière répétée et juridiquement non fondée » auprès de l’Afssaps (aujourd’hui ANSM) et d’avoir ainsi retardé de près d’un an l’autorisation de mise sur le marché (AMM) du générique du laboratoire Ratiopharm. Par ailleurs, des documents saisis au siège français de Janssen font état de la mise en place d’une organisation de 300 visiteurs médicaux, qualifiée de « commando » et destinée à dénigrer par différents moyens les génériques du Durogesic auprès des professionnels de santé. Près de 13 000 officines ont ainsi été ciblées, avec une réussite certaine puisque 83 % des pharmaciens interrogés par Janssen disaient avoir mémorisé « les risques liés au changement de spécialité à base de fentanyl ». Si appel il y a, il ne sera pas suspensif. 

Par Benoît Thelliez

22 Décembre 2017

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