La dispensation à l'unité (DAU) est une mesure dont le principe initial a été adopté en janvier 2020, dans le cadre de la loi relative à la lutte contre le gaspillage et à l’économie circulaire. Elle incluait un volet concernant les médicaments, autorisant la dispensation à l'unité de ces derniers « lorsque leur forme pharmaceutique le permet ».
Un rapport ignoré
Dans un décret paru le 2 février 2022 sont détaillées « les modalités particulières de conditionnement, d'étiquetage, d'information du patient et de traçabilité des médicaments délivrés à l'unité en pharmacie d'officine ». Une description qui n'a pas manqué de faire réagir l'Académie nationale de pharmacie, qui déplore la non prise en compte par le législateur de son rapport d’avril 2021. Pour elle, cet oubli va « au détriment de la bonne organisation mais aussi de la sécurité de la délivrance des médicaments ». La société savante déplore par ailleurs que « le processus décrit dans le décret complique l’organisation du travail à l’officine sans sécuriser l’acte pharmaceutique ni permettre de lutter contre le gaspillage ». Et les experts de pointer la multiplication des étapes de dispensation susceptible d'augmenter le risque d'erreur et de contrevenir aux bonnes pratiques, ainsi que le déconditionnement des spécialités qui va à l'encontre de la sérialisation, ou encore le manque d'information sur l'étendue des responsabilités du pharmacien officinal... Pour l'Académie, si la DAU doit être envisagée pour certains médicaments, « elle ne peut venir qu’en complément d’autres mesures et après avoir pris en compte ses limites ».
La mise en place de ce nouveau mode de dispensation devra de toutes façons attendre la publication d'un arrêté précisant les molécules concernées, et la conclusion des négociations sur la rémunération associée.