L'Académie de pharmacie vient de publier un rapport sur la sécurité des vaccins à adjuvant aluminique après avoir étudié les « données cliniques et expérimentales les plus récentes publiées sur ce sujet, ainsi que [l]es données de pharmacovigilance et de pharmacoépidémiologie obtenues en France depuis la notification des premiers cas de myofasciite à macrophages ». Si elle « réaffirme avec force que le rapport bénéfice/risque est très en faveur de l'utilisation des adjuvants aluminiques », elle soulève quelques éléments étonnants, qu'elle ne sait d'ailleurs pas justifier. Ainsi, « les cas de myofasciite à macrophages n'ont été décrits qu'une soixantaine d'années après les débuts de l'utilisation de l'aluminium comme adjuvant. Tout aussi inexpliquée est la restriction géographique relative de la description de ces phénomènes : une équipe française a, à elle seule, regroupé plus de 95 % des observations mondiales ».
Bémol
Quoi qu'il en soit, l'Académie rappelle que « la quantité d'aluminium apportée par une dose de vaccin est négligeable au regard des apports alimentaires, cosmétiques, professionnels », que « l'utisation d'un adjuvant est indispensable à l'efficacité d'un grand nombre de vaccins » et « qu'il n'existe pas d'alternative à court terme ». Surtout, « aucun lien de causalité n'a pu être établi à ce jour », entre certaines manifestations cliniques sévères et les adjuvants aluminiques, « d'autant que ces manifestations paraissent limitées dans le temps (non identifiées avant 1990 et semblant en extinction depuis 2012) et dans l'espace (la France a cumulé la quasi-totalité des cas décrits dans le monde) ». Un bémol tout de même : « Aucune étude épidémiologique n'a pu être conduite sans biais pour tenter d'évaluer la réalité de la responsabilité des adjuvants aluminiques dans [c]es manifestations cliniques. » À suivre donc ?