Difficile de prédire le déroulement de la campagne 2020-2021 de vaccination contre la grippe. Comme l'exprime très clairement l'Académie nationale de pharmacie dans un communiqué publié le 5 octobre, « en l’absence d’un vaccin contre le coronavirus SARS-CoV-2, la vaccination contre les autres infections est notre seule parade pour ne pas fragiliser notre système de santé ». En effet, la vaccination d'une part significative de la population contre la grippe permettrait d'éviter que « les épidémies virales respiratoires hivernales […] encombrent, voire saturent, en même temps les hôpitaux, les services d’urgence, les laboratoires de biologie en ville et l’ensemble du système de soins primaires ».
Des décisions fermes à venir ?
Une opinion partagée par le ministre de la Santé ainsi que les différentes autorités sanitaires et scientifiques qui appellent, depuis cet été, le grand public à se protéger du virus grippal, notamment. Cependant, la gestion des stocks de vaccin est au cœur des inquiétudes des professionnels. Si l'État assure disposer de 30 % de doses de vaccin supplémentaires par rapport à l'année dernière, l'existence de cette marge ne suffit pas à rassurer les observateurs. L'Académie nationale de pharmacie met en garde contre « l’entretien, notamment médiatique, d’une psychose qui pourrait, via une demande trop importante, entrainer des ruptures, au risque de ne pas pouvoir vacciner en priorité les 12 millions de personnes les plus fragiles ». C'est pourquoi elle demande que « le vaccin contre la grippe soit délivré d’abord aux personnes prioritaires ». Pour cela, l'Académie « attend des autorités qu’elles prennent rapidement des décisions justifiées, raisonnées et raisonnables, mais fermes ».
La vaccination des soignants
Au-delà de cette demande de priorisation des délivrances de vaccin contre la grippe, l'Académie revient sur « l’absolue nécessité de la vaccination antigrippale pour tous les personnels de santé » ainsi que pour « les aidants [...] de même que les enfants de 6 mois à 2 ans [et] leur entourage présentant des facteurs de risque de grippe grave ». Elle rappelle également l'importance de la vaccination anti-pneumocoque des personnes immunodéprimées et des patients porteurs d’une maladie sous-jacente prédisposant à la survenue d’infection invasive à pneumocoque. Concernant la vaccination contre le rotavirus chez le nourrisson, elle insiste sur le rôle des professionnels de santé dont les pharmaciens dans le conseil auprès des parents, pour encourager, cet hiver plus que jamais, cette action de prévention.