La publication par l'Ordre national des pharmaciens de son panorama annuel sur « la sécurité des pharmaciens d'officine » confirme une hausse des agressions en tous genres à l'encontre des officinaux. Si les 212 déclarations reçues en 2017 par rapport aux 92 de 2016 s'expliquent en partie par la mise en place sur le site ordinal d'un formulaire de déclaration en ligne qui simplifie la démarche, certaines données demeurent préoccupantes. Ainsi, dans 75 % des cas (contre 65 % en 2016), le moment de l'agression correspond aux heures d'ouverture de l'officine. Et plus d'une fois sur trois des patients sont présents lors des faits. Tout aussi édifiant, un système de vidéosurveillance était installé dans près de 80 % des officines visées, relativisant nettement la fonction dissuasive de ces dispositifs.
Un habitué une fois sur quatre
Presque les deux tiers des agressions déclarées se manifestent sous la forme d'injures ou de menaces qui sont souvent physiquement sans gravité, mais qui laissent des traces sur le plan psychologique. Moins liés qu'en 2016 aux stupéfiants, les motifs relevés sont majoritairement relatifs à la prise en charge des patients (conformité des ordonnances, ouverture des droits sociaux), bien que les vols à main armée continuent d'augmenter pour désormais représenter près d'une agression sur cinq. Dans tous les cas, près d'un agresseur sur deux est connu du pharmacien et se révèle même être un habitué une fois sur quatre. Enfin, le panorama révèle, une fois encore, que ce sont les officines qui sont situées dans des communes de moins de 30 000 habitants, en milieu rural et en périphérie des villes qui sont les plus visées.