En 2018, cinq injonctions et cinq sanctions financières pour un montant total de 480 500 euros ont frappé une catégorie de grossistes-répartiteurs que l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) qualifie de « short liners ». Dans un point d’information publié sur son site le 6 mai, l’ANSM reproche à ces derniers de « développer leur activité sans respecter tout ou partie de leurs obligations, en particulier de disposer d’une collection suffisante de médicaments, ce qui nécessite des capacités de stockage adéquates, et d’être en mesure de livrer les officines dans les 24 heures ». Si ces obligations ont évidemment un coût non négligeable pour tous ces acteurs, elles demeurent incontournables pour le maintien d’un approvisionnement sécurisé et continu des patients.
Assèchement du marché
Si le manquement à leurs obligations de service public permet aux « short liners » de rogner certaines dépenses et d'opposer une concurrence déloyale aux acteurs vertueux, leurs pratiques pourraient également avoir des conséquences sur la santé publique. Outre le risque de laisser entrer dans la chaîne des médicaments falsifiés et de compliquer la traçabilité, l'ANSM rappelle que leur pratique d'achat à moindre coût en France pour une revente dans d'autres pays d'Europe peut « entraîner un assèchement du marché ». En d'autres termes, des ruptures d'approvisionnement qui sont aujourd'hui le pain quotidien des officinaux malgré les différents plans imaginés jusqu'ici par les industriels pour y remédier.