Voilà une annonce surprise dont tout le monde se serait bien passé. Le 18 novembre dernier, en ouverture des débats au Sénat sur le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2025, la ministre de la Santé a confirmé un « dérapage » inattendu des dépenses 2024 de médicaments d'un montant de 1,2 milliard d'euros par rapport aux prévisions. Selon Les Échos qui citent Bercy, il s'agirait d'« un risque détecté récemment par la Direction de la Sécurité sociale ». Le timing tardif de l'annonce interpelle, tout comme le montant de la correction budgétaire et le peu d'empressement des services de l'État à en expliquer l'origine.
Des négociations dans l'urgence
Le Leem a immédiatement réagi, évoquant dans un communiqué cinglant une « erreur qui sort de nulle part » et une « explication gouvernementale [qui] défie à la fois la logique la plus élémentaire et les données industrielles disponibles ». Geneviève Darrieusecq ayant rappelé la nécessité d'un « dialogue avec les industriels afin de trouver des mécanismes de compensation », ces derniers ont été contraints de gérer la crise sans obtenir le « résultat des analyses contradictoires sur le niveau de risque soulevé » qu'ils appellent de leurs vœux.
Le 21 novembre, un accord a ainsi été conclu entre les entreprises du médicament et le gouvernement. Il vise à générer 600 millions d’euros d’économies en promouvant le bon usage et en mettant en place le délistage, sans déremboursement, d'un certain nombre de spécialités. Le gouvernement s'est engagé de son côté à limiter la clause de sauvegarde à 1,6 milliard d’euros. De plus, sur proposition du Sénat, la réforme du calcul de cette clause est reportée, le temps d'« amorcer les travaux nécessaires à la remise à plat des mécanismes de financement et de régulation des dépenses de médicaments ».