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Le Freestyle en roue libre

Très attendue, la commercialisation en officine de ce lecteur de glycémie sans contact se fait dans la confusion.

 

Après des années d'âpres négociations entre le Comité économique des produits de santé (CEPS) et Abbott à propos des tarifs de remboursement du Freestyle Libre, la bonne nouvelle est tombée le 5 mai au Journal officiel : ce lecteur de glycémie sans contact est remboursé par l'Assurance maladie depuis le 1er juin dernier, à condition d'avoir été prescrit dans les règles de l'art – prescription initiale par un diabétologue ou un pédiatre – et, surtout, d'avoir été dispensé en pharmacie. Pour rappel, Freestyle Libre était auparavant uniquement vendu sur le site du fabricant, au grand dam des pharmaciens. Depuis, il est victime de son succès, comme en témoigne Gérard Raymond, président de la Fédération française des diabétiques : « nous avons suggéré à Abbott d'ouvrir leur Numéro vert en amont, une semaine avant, pour prendre en compte et lister les demandes, ce qu'ils n'ont pas fait ; ils ont eu plus de 35 000 appels la première journée » d'ouverture de la ligne téléphonique. 

Incompréhensions

Devant les mécontentements générés par l'afflux de demandes, Abbott a paré au plus pressé en mettant en place un système simplifié de prise de commande par le biais d'un formulaire à destination des officinaux.  Une chose est sûre, le laboratoire n'a que quelques mois de tranquillité sur le marché de la glycémie sans contact avant d'être rejoint par Roche. Certainement conscient de cette course contre la montre, Abbott assure faire le maximum : « La demande [après le 1er juin] a été bien au-delà de nos prévisions progressives, pour se révéler explosive. Chaque jour nous augmentons nos capacités de traitement des demandes. Nous mettons tout en œuvre pour que les délais d’opérations soient réduits dans les prochains jours », assure Philippe Emery, directeur général de la division Diabetes Care du laboratoire. Du côté des pharmaciens, la colère ne faiblit pas. « Nos patients ne comprennent pas : quand le produit n'était pas remboursé, cela marchait... et là, cela ne marche plus », regrette Fabrice Camaioni, président de la commission Exercice professionnel à la FSPF. 

Par Laurent Simon

14 Juin 2017

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