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Le gouvernement veut tuer la poule aux œufs d’or

Sur une idée originale de Marc Ferracci devenu, le 21 septembre dernier, ministre de l’Industrie, le gouvernement envisage de réduire les aides à l’apprentissage. Un projet contre lequel la FSPF compte bien peser de tout son poids.

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L'incompréhension. C'est exactement ce qu'a exprimé le président de la FSPF, Philippe Besset, lors de son Live hebdomadaire, face aux pistes envisagées par le gouvernement pour réduire les aides à l’apprentissage. La proposition budgétaire en question, qui figure dans le projet de loi de finances (PLF) pour 2025, émane du député des Français établis hors de France (Suisse et Liechtenstein) Marc Ferracci (Renaissance) et avait été dévoilée par l’hebdomadaire économique La Tribune en mai dernier. Depuis lors, celui qui avait su s’attirer les foudres des pharmaciens pour son projet de dérégulation de la vente de médicaments en ligne, est devenu ministre de l’Industrie il y a moins de trois semaines.
Première piste envisagée : moduler le montant de la prime d’apprentissage en fonction du niveau de diplômes. Il imagine ainsi que l’aide complète de 6 000 euros concernerait l’alternant de niveau CAP ; elle serait de 5 000 euros pour un bac pro et de 4 000 euros pour un bac +2. Et par conséquent, égale à zéro pour les bacs +3 et bac +4. Dans cette même recherche d’économies, le gouvernement pourrait aussi reprendre à son compte l’idée de limiter ces aides aux entreprises de moins de 250 salariés.

Une extrêmement mauvaise idée 

Philippe Besset s’élève fermement contre cette piste alors que la pharmacie accueille « des apprentis de niveau licence » et que le fait même de compter des jeunes aussi diplômés « a redoré le blason de l’apprentissage. Ce n’est plus une voie de garage, mais une formation géniale et qualifiante. » Autre piste : baisser l’aide à l’apprentissage de 6 000 à 4 500 euros pour toutes les entreprises.
Quelle que soit la proposition qui serait retenue, il s’agit pour la FSPF « d’une extrêmement mauvaise idée ». Ce serait d’autant plus dommageable que « la réforme de l’apprentissage faite au cours du premier quinquennat d’Emmanuel Macron » a permis à 1 million de jeunes de décrocher un contrat d’apprentissage et d’avoir un emploi qualifié, ce qui a infléchi la courbe du chômage, rappelle Philippe Besset. Entériner la réforme budgétaire imaginée par Marc Ferracci reviendrait, pour le gouvernement, à « tuer la poule aux œufs d’or ». C’est pourquoi la FSPF annonce qu’elle « pèsera de tout son poids » pour rejeter cette proposition budgétaire du PLF pour 2025 et défendre le dispositif actuel d’aide à l’apprentissage.

Par Mélanie Mazière

11 Octobre 2024

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