Après la parution début juillet, comme promis par le gouvernement, des derniers textes manquants pour que les agences régionales de santé (ARS) puissent déterminer quels sont les territoires « dans lesquels l’approvisionnement en médicaments n’est pas assuré de manière satisfaisante », une instruction ministérielle a précisé, mi-août, que ce travail devait être finalisé d’ici à la mi-février 2025. « Le lancement des travaux des ARS est imminent », confirme Lucie Bourdy-Dubois, présidente de la commission Métier pharmacien de la FSPF.
La Fédération tient à s’investir dans ces travaux, d’une part au niveau régional, puisque les ARS présenteront « leurs propositions de zonage » aux représentants régionaux de l’Ordre des pharmaciens et des deux syndicats représentatifs, ainsi qu’aux URPS pharmaciens. Et, d’autre part, à un niveau centralisé, une délégation de la FSPF ayant rendez-vous le matin du lundi 16 septembre avec la Direction générale de l’offre de soins (DGOS) pour demander « quelques petits amendements » concernant l’instruction ministérielle transmise aux ARS, a expliqué le président de la Fédération, Philippe Besset, lors de son Live hebdomadaire.
Deux dispositifs innovants
Sans entrer dans le détail des remarques qu’il souhaite transmettre aux services de l’État, il insiste sur « l’urgence de la situation » pour continuer à avancer le plus rapidement possible sur le sujet, et ce, en dépit des recours déposés par l’Uspo début septembre devant le Conseil d’État contre l’arrêté et le « décret territoires fragiles ». La fixation de ces territoires par les ARS permettra d’y déclencher deux dispositifs innovants, rappelle Philippe Besset. Le premier repose sur la possibilité d’ouvrir une pharmacie par transfert pour des communes d’au moins 2 000 habitants sans pharmacie qui, regroupées avec d’autres communes limitrophes, comptent au moins 2 500 habitants. Le second propose aux pharmacies « seules dans leur village » et dont le chiffre d’affaires est inférieur à 1 million d’euros de bénéficier d’une aide conventionnelle pouvant aller jusqu’à 20 000 euros par an et d’autres financements par le biais du fonds d’intervention régional (FIR) qui est à la main de l’ARS, par exemple pour répondre à des problématiques de personnel ou d’équipement.
« C’est un sujet qui va nous demander beaucoup de travail, ajoute Philippe Besset. La FSPF s’est dotée d’un outil de cartographie puissant qui sera à la disposition, sur le terrain, de nos représentants locaux, qui vont travailler pendant les six mois à venir pour que les cartes soient le plus efficace possible de façon à garantir l’accès aux médicaments. C’est notre mission et nous allons nous y atteler ! »