Pour fêter les 35 ans de la création des espaces parapharmacie dans ses supermarchés, Michel-Édouard Leclerc a révélé les conclusions d'un sondage que son Observatoire des nouvelles consommations a fait réaliser par Ipsos sur le thème de l'accès aux produits de santé en février 2024. Si les formulations exactes des questions posées aux personnes interrogées ne sont malheureusement pas connues, l'organisme se propose de nous résumer la conclusion qu'il a tiré de cette consultation. Elle tient en une affirmation : « 74 % des Français se déclarent favorables à la vente de médicaments dans les grandes surfaces. » Un avis qui tombe bien pour l'enseigne au logo bleu et orange puisque ses magasins sont prêts à répondre à cette demande, tant ils sont « reconnus pour s'investir dans le déploiement des infrastructures sur l’ensemble du territoire » et pour « proposer un ensemble de produits et services de qualité, mais aux meilleurs prix », comme l'indique le dossier de presse.
Des officines moins accessibles que les supermarchés
Selon cette enquête décidément riche en enseignements, il apparaît que pour 20 % des interrogés « les horaires d’ouverture des pharmacies sont inadaptés à leur rythme de vie ». Ils seraient 15 % à indiquer que ces dernières sont également « trop éloignées de l’endroit où ils vivent ». Les sondés semblent avoir trouvé d'eux-mêmes la solution à la raréfaction des officines : « Si c'était possible, plus de 2 Français sur 3 (68 %) affirment qu’il leur serait plus facile d’acheter des médicaments sans ordonnance au sein d’un espace de parapharmacie dans une grande surface. » Un esprit chagrin pourrait se demander comment les 300 parapharmacies Leclerc seraient plus proches des domiciles des patients que les 20 000 officines françaises. Et en quoi le fait que les pharmacies soient généralement fermées la nuit tout en assurant des gardes contrevient à leur accessibilité. Les explications suivront sûrement.
Des laboratoires impliqués
Sur le réseau LinkedIn, le trublion breton se réjouit d'avoir réuni « plus de 600 collègues (docteurs en pharmacie, exploitants de parapharmacie de toute la France) [...] au siège de E.Leclerc [pour] assister à des conférences, partager leur passion et leurs performances avec une centaine de fournisseurs ». Et il liste les gammes présentes, soit « toutes les marques connues de la dermo-cosmétique, des compléments alimentaires, des produits pour bébés à l'hygiène bucco-dentaire, les plantes aromatiques, etc. », avant de citer « par exemple Nuxe, Caudalie, Forté Pharma, Granion, La Roche-Posay (groupe L'Oréal), Avène (groupe Pierre Fabre), Puressentiel… Et aussi des petits nouveaux : Monjour (hygiène bébé) et le Breton Endro (cosmétiques) ». Les connaisseurs apprécieront.
Des naturopathes en renfort
Dans son communiqué de presse, l'enseigne de grande distribution indique que « les nombreuses victoires remportées par E.Leclerc [au cours du temps] la confortent dans la poursuite de son combat », oubliant un peu vite, par exemple, sa défaite devant les tribunaux pour publicité mensongère en 2019. Elle se félicite également de l’efficacité de son organisation, un satisfecit susceptible de faire grimacer les familles qui avaient acheté dans les linéaires de ces grandes surfaces l'une des 984 boîtes de lait infantile contaminé et pourtant concernées par des retraits de lots. À ceux que ces précédents inquiéteraient, le groupe précise que près d’un millier de personnes travaillent dans les parapharmacies E.Leclerc, et que parmi eux figurent « des docteurs en pharmacie [et des préparateurs] qui sont des professionnels de santé, titulaires du même diplôme d’État que les pharmaciens d’officine et sont d’ailleurs, pour la plupart, issus du monde officinal ». Combien et avec quelle présence effective durant les heures d'ouverture des corners parapharmacie ? Cela n'est pas précisé, mais que l'on se rassure, ils sont « également entourés de professionnels de santé tels que [...] des naturopathes et des conseillers qualifiés comme des esthéticiennes » !