Dès sa présentation en conseil des ministres le 5 février 2020 et avant son dépôt devant le Parlement, l'article 34 du projet de loi d'accélération et de simplification de l'action publique (Asap) avait fait bondir à l'unisson toute la profession pharmaceutique. En cause, une volonté d'assouplir les règles de la vente en ligne de médicaments sans ordonnance en autorisant, notamment, la mutualisation des moyens de plusieurs officines sur une seule et même plate-forme. Si ce volet de la loi n'aura pas survécu devant les parlementaires à la fronde commune, une autre disposition qui a été conservée prévoit de réformer le mode de calcul du nombre de pharmaciens (titulaire, cotitulaire et adjoints) qui doivent obligatoirement exercer dans une officine donnée.
Coup de rabot en vue
Depuis quelque temps déjà, la profession soulève la question des médicaments chers capables de faire franchir à une officine le seuil de chiffre d'affaires (CA) l'obligeant à engager un pharmacien supplémentaire, alors même que la marge est plafonnée à 100 euros pour chacun de ces produits. Pour autant, la première mouture du prochain décret d'application relatif à la loi Asap ne prenait pas en compte cette problématique, mais prévoyait en revanche de retrancher du calcul de l'activité de l'officine la part du CA relevant de tout ce qui concerne la vente sur Internet. Une mesure qu'a aussitôt rejetée la FSPF, comme l'a expliqué son président, Philippe Besset, lors de son point d'information hebdomadaire du 23 avril. Remettant sur la table la revendication de toute la profession, Philippe Besset explique avoir « demandé à ce que soit écrêté à 1930 euros, soit la limite au-delà de laquelle il n'y a plus de marge », le CA généré par chaque médicament cher. Le président de la FSPF est confiant sur le fait d'être entendu et estime que « cela va soulager de nombreuses officines qui avaient franchi le seuil pour la délivrance d'un seul produit ».