Le conseil scientifique-Covid-19, son comité vaccin et son comité analyse, recherche et expertise ont imaginé quelle devrait être la stratégie vaccinale idéale dès lors qu'un vaccin contre le SARS-CoV-2 sera mis sur le marché. Selon eux, des stratégies vaccinales mettant en œuvre deux types de vaccins peuvent être envisagées. Il s'agit d'un « vaccin "stérilisant" permettant d'interrompre la transmission du virus » et d'un « vaccin protecteur contre la maladie mais n'empêchant pas la transmission de l'infection ». Par ailleurs, il pourrait y avoir une seule dose, mais plus vraisemblablement « 2 injections à 3-4 semaines d'intervalle, soit par des vaccins de même nature, soit par l'utilisation de deux vaccins différents et complémentaires ». Concernant le « timing », les experts estiment que « certains vaccins pourraient recevoir une autorisation d'utilisation chez l'homme au cours du dernier trimestre de 2020 ».
Traçabilité et registre vaccinal
S’agissant de l'organisation de la vaccination, ils insistent fortement sur le fait qu'elle doit « être réalisée au plus près des personnes concernées ». Selon eux, « les professionnels de soins de santé primaire sont ainsi parmi les acteurs à investir pour réussir une campagne de vaccination pertinente, efficiente et avec un haut niveau d'acceptabilité ». Et de citer les pharmaciens au même titre que les médecins généralistes ou les infirmier(e)s. Les experts estiment également qu' « une évolution des textes concernant la prescription et la réalisation de l'acte vaccinal [est] à prévoir », que « le schéma vaccinal doit être le plus simple possible », avec une « mise à disposition du vaccin sans reste à charge ». Ils conseillent aussi « d'alléger le circuit de vaccination (ordonnance, achat du vaccin, injection du vaccin) afin que la vaccination soit perçue comme un geste facilement mis en œuvre et non chronophage ». Ils insistent enfin sur le fait que « la traçabilité doit être au rendez-vous » et qu'il s'agit là d'une « occasion de diffuser, généraliser la mise en place d'un carnet électronique de vaccination ». Selon eux, « la tenue d'un registre [est] indispensable pour faciliter le suivi des injections de rappel », sachant que « cette démarche peut être structurée en lien avec les pharmaciens par territoire ».