Afin de lutter contre l’antibiorésistance, le Comité interministériel pour la santé (CIS), qui s’est réuni lundi 25 mars, souhaite faciliter l’accès pour tous aux Trod angine. « Pour réduire les recours inutiles aux antibiotiques, qui facilitent le développement de bactéries résistantes, nous allons élargir l’accès aux tests rapides d’orientation diagnostique (Trod) pour les angines qui, dans 80 % des cas, ne nécessitent pas de traitement antibiotique », explique dans le dossier de presse le Premier ministre Édouard Philippe, qui préside le CIS.
Un rôle pour les pharmaciens
Pour augmenter le recours à ces tests, l’instance préconise de s’appuyer sur les officinaux. « Le pharmacien d’officine, en tant qu’acteur de proximité et de santé publique, pourrait jouer un rôle, aux côtés des médecins généralistes et des pédiatres, pour faciliter le parcours du patient présentant un mal de gorge évocateur d’angine », estime ainsi le CIS, qui propose également de simplifier la prise en charge des patients suspectés d’être affectés d’une angine. Autrement dit, d’ici au 1er janvier 2020, les Trod angine pourront être réalisés par les pharmaciens et remboursés par l’Assurance maladie. « La concertation avec les professionnels de santé sur cette mesure se déroulera au cours de l’année 2019 », précise le CIS.
Pour mémoire, entre 2015 et 2016, l'union régionale des professionnels de santé (URPS) pharmaciens de Lorraine a mené une expérimentation de dépistage des angines à streptocoque A auprès de 566 patients s'étant présentés spontanément à l’officine pour un mal de gorge et qui ont accepté d’être intégrés dans le protocole. Quelque 71,6 % des pharmaciens ayant participé à cette expérimentation ont considéré que cela avait fait évoluer leur pratique professionnelle et 80,6 % souhaiteraient une reconnaissance de leur mission de prévention.