« Tester, tracer, isoler ». Le désormais célèbre triptyque n'a de sens que si les résultats des tests tombent rapidement ! Pour accélérer le dépistage, la Haute Autorité de santé (HAS) vient de rendre trois avis favorables à de nouveaux tests. Premier cas de figure : le patient est asymptomatique, par exemple un « cas contact » qui doit se faire tester après avoir côtoyé une personne Covid +. Le seul test jusqu'ici disponible, pour détecter chez ce type de personne de l'ARN viral au niveau de ses voies aériennes supérieures, était le test virologique RT-PCR par prélèvement nasopharyngé, effectué en laboratoire. Considéré comme le plus fiable, il présente néanmoins deux inconvénients : celui des délais de rendu du résultat du fait de l'engorgement des labos et le caractère peu agréable du prélèvement. Concernant cette dernière problématique, la HAS a rendu le 25 septembre un avis favorable au test RT-PCR par prélèvement oropharyngé cette fois, « pour les personnes asymptomatiques chez qui le prélèvement s'avère contre-indiqué ou compliqué », a précisé le Pr Dominique Le Guludec, présidente de l'institution. Il s'agit des « jeunes enfants, patients très âgés, patients ayant des troubles psychiatriques, personne ayant une déviation nasale, etc. ».
Désengorger les labos
Deuxième cas de figure : la personne qui doit se faire tester a des symptômes évocateurs de la Covid-19 (toux, fièvre, nez qui coule, maux de tête…). Là, l'éventail est également en train de s'élargir. La HAS a ainsi émis un avis favorable au déploiement et au remboursement des tests antigéniques rapides, « avec un rendu des résultats dans les 30 minutes ». Cette technique d'analyse bien plus rapide permet un isolement dans la journée de la personne et de ses proches, élément crucial dans la guerre contre le virus. Ces tests, que la HAS qualifie d'« un peu moins fiables mais beaucoup plus rapides », peuvent être réalisés en laboratoire, mais « peuvent également être déployés [...] en pharmacie, en cabinet de médecine générale, etc. ». En ligne de mire, bien entendu, le désengorgement des labos et la grande rapidité diagnostique. « L'idée est que tout soit fait dans la même journée, avec un impact maximal », a insisté Dominique Le Guludec. Inconvénient toutefois, ce test repose encore sur le prélèvement nasopharyngé qui en fait grimacer plus d'un et qui demeure compliqué à réaliser chez certains publics, notamment les enfants.
C'est là qu'intervient la dernière cartouche (à cette date) dans l'arsenal : le test salivaire. La HAS l'a validé le 18 septembre. Très simple à effectuer, notamment sur les enfants (par crachat bronchique ou pipetage de la salive), il se révèle en revanche « très peu performant » chez les asymptomatiques, a expliqué la HAS. Il reste enfin soumis à la problématique des délais élevés avant obtention des résultats. Pour le Pr le Guludec, « la solution idéale sera quand on pourra associer rapidité du test et facilité du prélévement, à partir d'un simple crachat ou d'une goutte de sang ». En attendant, « on avance », a-t-elle conclu.