Initiée par les syndicats locaux, la grève du jeudi 30 mai va rassembler tous les représentants de la profession : les deux syndicats, les groupements, les étudiants… Même l’Ordre des pharmaciens « s’associe à cette mobilisation légitime ». Car si le point de départ de la grogne est la négociation de l’avenant économique avec l’Assurance maladie, les revendications vont bien au-delà : réforme à venir de la vente en ligne de médicaments, difficultés d’accès aux soins en raison des pénuries de médicaments, des déserts médicaux et de la fragilisation des officines rurales, réforme des études de pharmacie qui cumule les années de retard…
« L’heure est à la mobilisation, scande le président de la FSPF, Philippe Besset. Nous sommes descendus dans la rue en novembre dernier avec les étudiants pour réclamer la réforme du troisième cycle et l’ouverture de négociations conventionnelles, sans appeler, à l’époque, à la fermeture des officines. Comme en novembre, aujourd’hui comme demain, nous sommes dans un état d’esprit de combat ! » Au menu des revendications figurent en bonne place les négociations conventionnelles, commencées avec des semaines de retard fin 2023 et qui traînent maintenant en longueur. Même si les présidents départementaux de la Fédération ont estimé d’un commun accord que la dernière proposition mise sur la table par la Cnam était intéressante – à défaut d’être suffisante (voir ici) –, « l’exaspération domine parce que cette proposition aurait dû intervenir en début d’année, pas à la mi-mai ».
Fermetures et manifestations
Le mot d’ordre est donc lancé en faveur d’une mobilisation nationale gérée par les syndicats départementaux. « Le 30 mai est une journée d’interpellation avec des fermetures d’officines et des manifestations dans toutes les villes où il y a une faculté de pharmacie. Nous mettons ainsi les négociations conventionnelles sous contrainte car notre but est bien d’aboutir à une signature », ajoute Philippe Besset.
La mobilisation vise également à mettre l’accent sur la problématique de l’accès aux soins, en particulier sur les pénuries de médicaments. « Le double discours du gouvernement sur ce sujet doit cesser. Il dit s’engager en faveur de la réindustrialisation mais il continue à baisser les prix », déplore le président de la FSPF. Ainsi, l’un des principaux fournisseurs d’amoxicilline, le français Biogaran, risque de passer sous pavillon indien, tandis que le vaccin antigrippal tricolore Efluelda ne sera pas disponible en France lors de la prochaine campagne, justement en raison d’une réévaluation de son tarif à la baisse. Autres sujets au menu de la grève : la réforme du troisième cycle de pharmacie, les fermetures d’officines et le projet d’assouplissement de la vente de médicaments en ligne.
Pas de grève des gardes
D’ici au 30 mai, la FSPF diffusera un manuel pratique à l’intention des pharmaciens afin qu’ils disposent de tous les outils pour bien préparer la grève, ainsi que divers documents les informant de leurs obligations en relation avec leurs équipes officinales, les patients, les agences régionales de santé (organisation du tour de garde), etc. Attention cependant : la Fédération insiste sur le fait qu'elle n'appelle pas à la grève des gardes en ce week-end de la Pentecôte, initiative prise par le syndicat Uspo. Sur ce point, Philippe Besset tient à préciser que « cela ne remet évidemment pas en cause notre unité syndicale qui vise à mettre à bas tous les projets néfastes à la pharmacie d'officine ».
Pour connaître toutes les actions menées sur le terrain et accéder aux outils de la mobilisation (affiches, flyers, bannières...) : mobilisationpharmaciens.fr