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L'offensive publicitaire de Leclerc irrite la FSPF

Le groupe E.Leclerc fait campagne pour pouvoir vendre tous les autotests dans ses parapharmacies. Un coup de pub qui tombe à plat dans le contexte politique, selon Philippe Besset.

© adobestock_esta webster

Pour lancer sa campagne de pub vue à la télé revendiquant l'ouverture du marché global des autotests – et non plus seulement ceux de grossesse – en grandes et moyennes surfaces, le groupe E.Leclerc utilise l'humour. On peut voir, par exemple, un personnage enrhumé, la mine déconfite devant les résultats peu probants d'un test de grossesse inséré dans le nez. Le géant de la GMS s'est aussi adjoint le soutien du médiatique médecin Michel Cymes qui, sur les réseaux sociaux de sa revue Dr Good, publie une vidéo où il présente la vente des autotests en grandes surfaces comme un des leviers pour « faire tout ce qui est possible pour rendre les produits de santé plus accessibles ». Il conclut toutefois sa vidéo par un prudent : « En cas de doute, faites appel à un professionnel de santé. »

Défense de la profession

Une offensive estivale de E.Leclerc qui n'a pas manqué d'agacer les pharmaciens sur les réseaux sociaux, et occasionné une question lors du Live hebdomadaire de la FSPF pour connaître la position du syndicat sur « cette nouvelle demande de dérogation au monopole officinal ». Réponse claire de Philippe Besset : « Évidemment, nous y sommes opposés, évidemment, nous sommes dans la défense de la profession, et pas seulement de la profession, de la santé publique ». Le président de la FSPF martèle que « les médicaments et les dispositifs de diagnostic ne relèvent pas de la consommation et ne doivent donc pas être mélangés avec des biens de consommation ». 

Coup de pub contre coup de griffe

Tout en glissant que « Michel-Édouard Leclerc a le droit de faire valoir sa position sur des demandes d'évolution de la législation », Philippe Besset oppose au coup de pub de l'intéressé un coup de griffe sur une stratégie peu efficace dans le contexte : « Cette campagne semble positionnée juste après les élections pour influer sur le gouvernement issu des urnes. Or, il n'y a pas de gouvernement pour l'entendre et pas de Parlement pour écouter ce que Michel-Édouard Leclerc a à dire. » Pas de risque de changement de législation en vue, donc, selon le représentant des pharmaciens qui persiffle et signe : « Franchement, ça m'étonnerait que ce soit la priorité du prochain gouvernement que d'aller sur ce terrain-là ! » Philippe Besset assure toutefois que la FSPF restera, comme il se doit, vigilante sur ce sujet.

Par Hélène Bry

12 Juillet 2024

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