Réunis le 9 décembre à Bruxelles, les ministres de la Santé de l’UE ou leurs représentants ont tous formellement reconnu que l’accès équitable aux médicaments des populations de l’Union n’était toujours pas garanti et que la problématique actuelle des tensions d’approvisionnement appelait la mise en place de mesures concertées de la part des États membres.
La tentation de la coercition
Si de possibles solutions communes telles que la constitution de stocks de réserve, la réunion de plusieurs pays au sein d’associations d’achat comme il en existe déjà ou encore « la construction d’installations publiques de production de produits pharmaceutiques » ont été mises sur la table, certains ministres n’ont pas hésité à évoquer le fait qu’ils envisageaient de recourir à des actions beaucoup plus drastiques.
Ainsi, Brigitte Zarfl, la ministre autrichienne de la Santé, a avoué que son pays, « comme d’autres États membres », examinait actuellement « la possibilité de stopper les exportations parallèles en cas de goulets d’étranglement ». Parfaitement légal au sein de l’UE, le commerce parallèle de produits de santé est activement montré du doigt comme l’une des raisons de la survenue de tensions d’approvisionnement. Même si la Commission a toujours encouragé les États membres à privilégier la concertation plutôt que la coercition en la matière, il semble que pour certains le temps de la diplomatie soit révolu.