Avec le décès d’une infirmière du CHU de Reims (Marne) après une attaque au couteau contre elle et sa collègue, la question de la sécurité des professionnels de santé est à nouveau sous les feux de l'actualité. Les données de l'Observatoire de la sécurité des médecins, parues au lendemain du drame, pointent une augmentation des agressions contre les prescripteurs – qu'ils exercent en libéral ou à l'hôpital – de l'ordre de 23 % entre 2021 et 2022. Et les officinaux ne sont pas en reste : durant la crise sanitaire, l'Ordre des pharmaciens avait ainsi dénoncé « une augmentation de 50 à 60 % des agressions ».
Des risques propres à l'officine
Pour répondre à l'inquiétude légitime des soignants, le ministre de la Santé a réuni leurs représentants jeudi 25 mai. L'objectif : recueillir auprès d'eux des « solutions pratiques que nous pourrions mettre en application immédiatement ». Un rapport sur la sécurité des professionnels de santé doit être remis au gouvernement le 1er juin prochain. En s'exprimant sur ce sujet lors de son Live hebdomadaire du 26 mai, Philippe Besset a souligné la particularité des difficultés rencontrées par les officinaux : « Contrairement aux infirmiers notamment, nous ne nous déportons pas. Les agressions ont donc lieu sur notre lieu de travail. La plupart du temps, nous sommes plusieurs, ce qui est sécurisant. Mais le risque est plus important lors de la permanence des soins, la garde étant généralement assurée par une personne seule. » Puisque François Braun a souhaité confier aux Ordres la responsabilité de travailler sur cette thématique, le président de la FSPF a indiqué avoir l'intention de se rapprocher de l'institution ordinale pour contribuer à l'élaboration de la feuille de route.