En finir avec le gâchis des boîtes de médicaments inutilisées au quotidien mais entassées dans les armoires à pharmacie des Français. Et faire des économies « massives ». Voilà comment Emmanuel Macron, le fondateur du mouvement En Marche et candidat à l'élection présidentielle, justifie son intention de « généraliser la vente à l'unité du médicament », annoncée lors d'un déplacement à Nevers vendredi 6 janvier.
L'art de la rhétorique
Sur son site, dans un document résumant cinq de ses propositions en matière de santé, il présente cette « nouvelle manière de dispenser des médicaments » comme une alternative aux déremboursements. Mais pour ce faire, il faut aller « beaucoup plus vite » que les expérimentations déjà en cours. Ce qui « demandera une adaptation importante pour les industriels et les pharmaciens », estime le candidat. « On vous vendra ce qui correspond à la prescription, ce dont vous avez besoin, ce qui correspond à votre renouvellement d'ordonnance quand vous aurez une pathologie de longue durée », a-t-il déclaré.
Petite phrase démagogique – les Français sont massivement favorables à la vente à l'unité dans l'absolu – ou simple erreur de formulation, l'avenir le dira. Reste que l'intérêt de cette mesure, encore hypothétique dans le cas de traitements courts et ponctuels comme l'antibiothérapie, semble marginal dans le cas des pathologies chroniques... Sans compter que pour la généraliser, il faudra qu'Emmanuel Macron passe outre ses défauts avérés : elle prive notamment le patient d’informations de traçabilité ainsi que de la boîte et de la notice.