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Nouvelle hausse du Smic

Après l'augmentation du 1er janvier, le salaire minimum va être revalorisé de près de 35 euros bruts le 1er octobre.

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C’est une situation exceptionnelle. Le niveau du Smic augmentera de 2,2 % au 1er octobre sous l’effet de la revalorisation automatique liée à l’évolution de l’inflation. Il s’établira ainsi à 1589,47 euros brut, soit une hausse de 34,89 euros pour un salarié à temps plein. Il s’agit de la plus forte augmentation depuis 2012. Ce dispositif de revalorisation automatique garantit que le Smic progresse au moins aussi vite que l’inflation. En janvier 2021, le Smic horaire brut était passé de 10,15 à 10,25 euros. À compter du 1er octobre, il atteindra 10,48 euros. Aucun « coup de pouce » ne s’ajoutera à cette augmentation légale et mécanique.

Alignement des coefficients les plus bas

Bien qu’aucun nouvel accord de branche ne modifie la grille conventionnelle à compter du 1er octobre, cette revalorisation légale va automatiquement se répercuter sur le salaire minimum en officine. Un bloc de 12 coefficients – les plus bas de la grille conventionnelle – devra être aligné sur ces nouvelles valeurs planchers. Il s’agit des coefficients 100 à 170 inclus qui correspondent aux emplois les moins qualifiés en pharmacie : le personnel de nettoyage, les magasiniers, emballeurs, livreurs, conditionneurs, rayonnistes et employés. Aucun salarié ne peut percevoir une rémunération inférieure. Le fait de ne pas respecter le montant du Smic 2021 est puni d’une amende de 1 500 euros pour chaque infraction constatée et de 3 000 euros en cas de récidive.

Redonner de l’oxygène

Même si les coefficients supérieurs à 170 restent inchangés, la courbe de raccordement au point officinal n’étant pas modifiée, la hausse du Smic pèse sur la grille conventionnelle qui se contracte. Quand le Smic augmente, l’écart entre les bas coefficients et les plus hauts se resserre. Pour éviter cet effet de tassement, qui n’est ni un signe de vitalité ni d’attractivité pour la branche, Philippe Denry, vice-président de la FSPF et président de la commission Entreprise officine, n’exclut pas « une négociation salariale anticipée en octobre ou novembre afin de redonner de l’oxygène à la grille conventionnelle sans attendre janvier 2022 ». Le point officinal ayant déjà été revalorisé de 1,5 % le 1er juillet 2021, un équilibre devra être trouvé afin de ne pas dégrader l’économie officinale. « Le dynamisme de la politique salariale ne pourra pas se faire au détriment des entreprises les plus fragiles. La préservation du réseau avec des services de proximité reste notre priorité. Tant que la pression économique sur le médicament sera forte, nous ne gagnerons pas d’amplitude au niveau de la grille conventionnelle », insiste Philippe Denry.

Par Fabienne Rizos-Vignal

24 Septembre 2021

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