Pendant la période de crise sanitaire, les pharmaciens d’officine sont, à titre exceptionnel, autorisés à renouveler des prescriptions dont la durée de validité est expirée.
Le cadre exceptionnel ramené au 15 avril
En ce qui concerne les traitements chroniques, les anxiolytiques, les hypnotiques, les traitements de substitution aux opiacés à base de méthadone (gélules, sirop) ou buprénorphine comprimés, ou encore les dispositifs médicaux, l’arrêté publié le 24 mars réduit la durée pendant laquelle cette délivrance exceptionnelle est permise au 15 avril, contre le 31 mai auparavant (voir notre article « Règles exceptionnelles de délivrance »). La préparation de solutions hydroalcooliques, en cas de rupture d'approvisionnement, n’est également plus autorisée que jusqu'au 15 avril 2020. Idem pour l'encadrement de la dispensation sans ordonnance de spécialités à base de paracétamol.
Les stupéfiants inclus
L’arrêté paru le 24 mars contient toutefois des nouveautés. Il élargit en effet le principe d’une dispensation exceptionnelle aux stupéfiants et spécialités relevant du régime des stupéfiants. Les pharmacies sont ainsi autorisées à délivrer un nombre de boîtes par ligne d'ordonnance garantissant la poursuite du traitement, à condition d’avoir déjà dispensé ces médicaments au patient, d’être en possession de l'accord écrit du prescripteur, et dans le cadre de la posologie et des modalités de fractionnement initialement définies par celui-ci. Le texte souligne que le médecin peut assortir son accord écrit d'une nouvelle prescription afin d’adapter la posologie. Exceptionnellement, cette ordonnance n’a pas à être sécurisée mais doit toutefois reprendre tous les éléments obligatoires d’une ordonnance classique et indiquer en toutes lettres le nombre d'unités. La délivrance ne peut être assurée que pour une période maximale de 28 jours et est renouvelable jusqu'au 31 mai 2020.
Une coopération entre la ville et l'hôpital
Autre nouveauté, la possibilité pour une pharmacie à usage intérieur (PUI) de livrer le traitement à une officine de ville lorsque le patient ne peut se déplacer dans la PUI qui lui délivre habituellement son traitement. Dans ce cas, le patient doit prendre contact avec une officine de son choix proche de son domicile et lui remettre son ordonnance. Celle-ci en transmet alors une copie par voie dématérialisée à la PUI qui a procédé au dernier renouvellement du médicament. La PUI « procède à la dispensation et à la facturation à l'assurance maladie du médicament. Elle prépare le traitement du patient dans un emballage qui garantit la confidentialité du traitement, la bonne conservation du médicament et la sécurité du transport, avant de le confier à un grossiste-répartiteur en capacité d'assurer, dans les meilleurs délais, la livraison du médicament à la pharmacie d'officine désignée », précise l’arrêté. Le pharmacien d'officine délivre ensuite le médicament au patient.
Pas de Trod angine à l’officine
Par ailleurs, la Direction générale de la santé (DGS) recommande aux officinaux de ne pas effectuer de test rapide d’orientation diagnostique (Trod) angine en période épidémique du coronavirus afin « de ne pas inciter les personnes infectées à se présenter dans les pharmacies pour des symptômes qui pourraient être en lien avec le Covid-19, alors qu’il est recommandé de limiter les déplacements des personnes malades pour réduire le risque de transmission ». « Le respect de cette recommandation permettra également de protéger les pharmaciens contre un risque de contamination en effectuant un Trod », ajoute la DGS.